Un vol privé relance la tension aérienne entre la Chine et le Japon
Un incident aérien en mer de Chine orientale a réveillé les tensions entre Tokyo et Pékin. Le 3 mai, un avion civil japonais, piloté par un octogénaire originaire de Kyoto, a survolé les environs des îles Senkaku, territoire contesté par les deux puissances. Ce simple vol a conduit à une incursion aérienne inédite d’un hélicoptère des garde-côtes chinois dans l’espace aérien japonais.
Selon les autorités japonaises, l’hélicoptère, décollé d’un navire chinois à proximité, a pénétré l’espace aérien autour des Senkaku pour intercepter l’avion privé. Pour Pékin, laisser un appareil japonais survoler cette zone équivaudrait à reconnaître la souveraineté de Tokyo sur ces îles, appelées Diaoyu en Chine.
L’homme, un chef d’entreprise de 81 ans, affirme avoir pris ses précautions. Dès janvier, il avait averti le ministère japonais des Transports de son projet. Malgré une demande officielle d’annulation, il a décollé le 3 mai avec trois passagers depuis l’aéroport de New Ishigaki.
À l’approche des îles, il a reçu plusieurs avertissements radio d’un navire japonais l’alertant du danger imminent : un hélicoptère chinois avait décollé. Il a alors fait demi-tour.
L’incursion chinoise a duré une quinzaine de minutes. Pékin a justifié l’opération en dénonçant une « provocation de la droite japonaise ». Le pilote nie toute motivation politique, affirmant vouloir simplement encourager les garde-côtes nippons.
Tokyo redoute désormais que ce précédent n’ouvre la voie à d’autres interventions chinoises. Pékin, de son côté, pourrait s’en servir pour justifier un contrôle aérien renforcé. Malgré les protestations mutuelles, les deux gouvernements ont évité l’escalade, privilégiant des échanges diplomatiques. Source
Vital Kamerhe alerte : Peut-on bâtir l’Afrique en fermant les yeux ?
Lors de la conférence interparlementaire africaine tenue le 10 mai à Entebbe, en Ouganda, Vital Kamerhe a lancé un cri d’alarme. Le président de l’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo a dénoncé l’indifférence des dirigeants africains face aux conflits armés qui minent la stabilité du continent. RDC, Burkina Faso, Mali, Niger : autant de pays ravagés par les guerres, que Kamerhe refuse de considérer comme des cas isolés.
Face aux représentants des parlements africains, il a rappelé que sans paix, aucun développement durable n’est possible. « Comment parler de croissance quand les armes parlent encore au Sud-Soudan, au Niger ou au Mali ? », a-t-il interrogé. Pour lui, la priorité doit être donnée au silence des armes, condition préalable à toute stabilité politique ou sociale.
Kamerhe a exhorté à renouer avec l’esprit panafricain des pères de l’indépendance. Il rejette l’enrichissement égoïste de certains dirigeants au détriment de la stabilité régionale. Il prône une solidarité active entre États pour préserver une souveraineté africaine collective.
La souveraineté alimentaire, souligne-t-il, est liée à cette paix. Il faut investir dans les infrastructures agricoles, les routes de desserte, et surtout dans les zones rurales. Il appelle aussi à la protection des modèles familiaux africains, à la valorisation de la culture locale et à une politique d’intégration régionale efficace, notamment par la ZLECAF, qu’il considère comme un levier stratégique.
L’unité, la coopération et la fin des conflits internes sont les seules voies, selon lui, pour permettre à l’Afrique de construire un avenir stable et prospère. Vital Kamerhe insiste : l’avenir du continent passe par l’écoute, la paix et l’action concertée. Source
Guerre en Ukraine : Poutine refuse la trêve et la Russie intensifie les frappes
Volodymyr Zelensky réclame un cessez-le-feu immédiat. Moscou, lui, poursuit les attaques. Malgré une volonté affichée de négocier en Turquie le 15 mai, la Russie maintient la pression sur l’Ukraine. Dimanche, pas moins de 155 affrontements ont été recensés, selon l’état-major ukrainien. Les régions de Kharkiv, Donetsk, Zaporijia et Kherson ont été lourdement visées par 3 500 tirs d’artillerie, des centaines de bombes guidées et plus de 3 000 drones kamikazes.
La nuit a été marquée par une vague d’attaques aériennes russes. L’armée de l’air ukrainienne affirme avoir abattu 55 drones Shahed et intercepté une trentaine de leurres. Vingt-deux civils ont été blessés dans les dernières 24 heures. Le Kremlin persiste à lier toute négociation à un refus de trêve préalable, créant une impasse diplomatique.
En parallèle, la tension monte entre la Russie et ses voisins. La Pologne a ordonné la fermeture du consulat russe à Cracovie. Varsovie accuse Moscou d’un incendie criminel ayant détruit un centre commercial en 2024. Les services spéciaux russes seraient impliqués, selon les autorités polonaises. Un an d’enquête a mené à cette conclusion. Plusieurs arrestations pour sabotage sont en cours dans le pays, en lien avec des opérations russes.
Dimanche également, trois civils ont été blessés dans la ville de Rylsk, en Russie, lors d’une attaque ukrainienne. Kiev aurait utilisé un système Himars. En riposte, Moscou aurait lancé un missile Iskander-M, détruisant une position ukrainienne dans l’oblast de Soumy.
À l’international, la Chine appelle au dialogue. Pékin plaide pour un accord de paix contraignant. Vladimir Poutine, en visite à Moscou avec Xi Jinping, affirme vouloir « approfondir » la coopération russo-chinoise. Le conflit ukrainien n’aurait cependant pas été abordé dans le détail.
Londres accueille aujourd’hui une réunion ministérielle européenne jugée « capitale ». L’issue de ces discussions pourrait orienter les prochaines étapes diplomatiques. Source
Soudan : Les drones paramilitaires redessinent-ils la guerre à Port-Soudan ?
Port-Soudan, bastion stratégique sur la mer Rouge et nouveau siège du gouvernement fédéral soudanais, vient d’entrer dans une phase inédite du conflit. Depuis plusieurs jours, la ville subit des frappes de drones attribuées aux Forces de soutien rapide (FSR), un groupe paramilitaire déjà actif sur d’autres fronts. Ces attaques visent des cibles sensibles : aéroport, centrale électrique, base militaire.
Jamais Port-Soudan, à plus de 600 km des zones de combat traditionnelles, n’avait été touchée de la sorte depuis le début de la guerre civile. Pour les analystes, ce basculement révèle une mutation tactique majeure. Les FSR, affaiblies sur le terrain après la perte de Khartoum et de Wad Madani, déplacent désormais la guerre dans les airs.
L’analyste Kholood Khair évoque une « capacité nouvelle à frapper le cœur du pays sans présence physique ». En clair, les drones explosifs longue portée, fournis indirectement par les Émirats arabes unis via la Chine, deviennent un levier stratégique. Selon Amnesty International, ces drones transportent des bombes guidées ou des obus, produits par le groupe chinois Norinco.
Pour le chercheur soudanais Magdi el-Gizouli, ces frappes visent à rompre le sentiment de sécurité dans les zones contrôlées par l’armée. La population de Port-Soudan, jusque-là épargnée, est brutalement confrontée à la réalité d’un conflit qui s’éternise et s’intensifie.
La guerre change de visage. Le ciel devient un nouveau champ de bataille. Et les drones, des armes de communication autant que de destruction. Source
Inde-Pakistan : le fleuve Indus, nouvelle arme diplomatique silencieuse ?
La frontière du Cachemire s’est tue samedi à 17h, heure locale. Un cessez-le-feu intégral a été annoncé après quatre jours d’intenses échanges militaires entre l’Inde et le Pakistan. Si les armes se sont tues, une autre tension se dessine : celle de l’eau.
Dimanche, le calme régnait sur la ligne de contrôle. Pourtant, derrière ce répit fragile, un affrontement d’un autre genre prend forme. New Delhi menace désormais d’utiliser un levier stratégique : les affluents de l’Indus. Ce fleuve vital irrigue à la fois l’Inde et le Pakistan, liés depuis 1960 par le Traité des eaux de l’Indus. Mais l’Inde envisage désormais de rediriger une partie de ces eaux, une réponse silencieuse mais redoutable à l’instabilité frontalière.
La pression américaine a été déterminante. Le secrétaire d’État Marco Rubio et le vice-président JD Vance ont multiplié les échanges avec les deux capitales. Donald Trump a revendiqué le succès diplomatique sur Truth Social, annonçant la trêve obtenue « sous l’égide des États-Unis ». Il promet même un soutien accru pour garantir la stabilité dans cette région hautement sensible.
Mais cette accalmie masque une réalité plus complexe. La guerre de l’eau, bien que non déclarée, est bel et bien amorcée. L’Inde pourrait réorienter le débit des rivières vers ses terres agricoles, assoiffant son voisin. Islamabad y voit une violation directe du traité. Ce geste, perçu comme une pression indirecte, pourrait raviver les tensions.
Le fleuve devient ainsi un champ de bataille invisible. Aucun tir, aucun bruit de canon. Juste des décisions administratives aux conséquences humaines considérables. Les agriculteurs pakistanais, déjà vulnérables, pourraient en payer le prix. Dans cette région aux ressources partagées, la diplomatie de l’eau prend une tournure stratégique inquiétante. Source
Israël-Hamas : vers une libération imminente de l’otage Edan Alexander
L’otage israélo-américain Edan Alexander pourrait recouvrer la liberté ce lundi 12 ou mardi 13 mai, selon une source proche du Hamas relayée par l’AFP. Retenu à Gaza depuis les attaques du 7 octobre 2023, le jeune homme représente un enjeu symbolique et stratégique pour les négociations en cours.
D’après cette même source, la libération est conditionnée à un apaisement temporaire sur le terrain. Le Hamas aurait en effet exigé une suspension des opérations militaires israéliennes pour garantir le bon déroulement de l’opération. Aucune cérémonie publique ne serait prévue, renforçant l’idée d’un échange discret, mais crucial.
Dimanche, Donald Trump s’est exprimé via Truth Social. Il s’est dit reconnaissant envers les acteurs ayant œuvré pour cette « nouvelle monumentale ». L’ancien président américain a formulé l’espoir d’une série de libérations à venir, aboutissant à une désescalade dans le conflit sanglant opposant Israël au Hamas.
Les voix diplomatiques s’accordent. L’Égypte et le Qatar, principaux médiateurs régionaux, ont salué l’annonce de la libération comme un signal positif. Dans un communiqué commun, les deux pays ont évoqué une opportunité de relance des négociations. Ils appellent à un cessez-le-feu, à la libération des détenus, et à la sécurisation de l’acheminement de l’aide humanitaire.
Ce développement intervient dans un contexte de forte tension, où chaque geste humanitaire pèse lourd dans l’équilibre diplomatique régional. La libération d’Edan Alexander pourrait servir de levier à un dialogue encore fragile, mais indispensable pour sortir de l’impasse. Source
Rejoindre la réserve industrielle : l’armée intensifie la production à Gien
À Gien, l’armée française redéfinit les contours de la guerre moderne. Dans l’ombre des combats, une autre bataille s’organise : celle des équipements. La 12e Base de Soutien du Matériel (BSMAT) recrute en urgence. Objectif : renforcer la logistique, réparer les chars et régénérer les pièces manquantes.
Située dans le Loiret, cette structure centenaire est unique en France. Elle dispose d’un savoir-faire rare dans la réparation du char Leclerc, la production de pièces complexes et la gestion d’un entrepôt central. Ici, la guerre ne se mène pas avec des fusils, mais avec des clés à molette et des imprimantes 3D.
Le lieutenant-colonel Jérôme l’affirme : « La guerre ne se gagne pas sans matériel. Il faut de l’épaisseur. » Une doctrine remise au goût du jour alors que le contexte géopolitique se tend. Pour faire face, le ministère des Armées mise sur la Réserve Opérationnelle Industrielle (ROI). Une réserve civile, accessible dès 17 ans, jusqu’à 70 ans, avec un engagement minimum de dix jours par an.
Cette montée en puissance vise à corriger des années de politique du “zéro stock”. Trop coûteux, trop encombrants, les stocks ont été sacrifiés. Résultat : aujourd’hui, la production est à la peine. Les pièces manquent, les délais s’allongent.
Mécaniciens, logisticiens, magasiniers… les profils recherchés sont nombreux. Et les missions concrètes. « C’est l’Amazon de l’armée de terre », sourit l’officier. Sauf qu’ici, les colis sont vitaux.
Les volontaires seront équipés non pas d’un fusil, mais d’outils. Une autre manière de servir. Et une réponse concrète à une menace bien réelle. Source