Rima Hassan à l’isolement : un précédent inédit dans une prison israélienne

Lors de l’opération « Flottille de la liberté » en juin 2025, l’eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan a été isolée dans une prison israélienne. Elle y avait écrit « Free Palestine » sur les murs de sa cellule, un geste perçu comme subversif par les autorités. Le militant brésilien Thiago Ávila, arrêté avec elle, a subi le même sort. Tous deux ont été séparés, puis transférés dans des cellules aux conditions jugées dures par leurs avocats.

Ce placement à l’isolement d’une élue européenne en exercice constitue une situation inédite. Jusqu’ici, aucun cas comparable n’avait été enregistré dans le contexte des flottilles pro-palestiniennes. En 2010 et 2016, des militants internationaux avaient été arrêtés lors d’actions similaires. Certains ont été détenus dans des conditions strictes, mais jamais un député européen n’avait été isolé.

Parmi les personnalités à bord cette année, la militante suédoise Greta Thunberg a été interpellée, puis renvoyée en Suède sans être soumise à l’isolement. Elle faisait pourtant partie de la même expédition maritime visant à briser le blocus de Gaza. Cette différence de traitement pose question sur les critères appliqués par Israël.

D’autres militants internationaux – allemands, néerlandais, espagnols, turcs – ont aussi été interpellés. Aucun d’eux ne semble avoir été soumis à une mesure d’isolement comparable. Les témoignages s’accumulent pour dénoncer la sévérité des détentions, mais l’absence de précédent pour un élu européen attire l’attention.

Cette affaire relance le débat sur les limites du droit d’engagement politique en dehors du territoire européen. Elle soulève également des interrogations sur la stratégie d’Israël face à des figures publiques solidaires des Palestiniens. Un point de rupture diplomatique pourrait-il s’amorcer ?