Qu’est-ce qu’un découvert bancaire ?
Un découvert bancaire correspond au fait qu’un compte courant passe en dessous de zéro, avec l’accord de la banque (découvert « autorisé ») ou non. Il s’agit pour le client d’emprunter temporairement de l’argent auprès de la banque pour faire face à une dépense. Le découvert entraîne des frais (intérêts débiteurs, agios) et pose des questions de solvabilité.
Pourquoi la controverse aujourd’hui ?
Plusieurs raisons expliquent pourquoi ce sujet est au cœur d’un débat :
- Une directive européenne (Directive (UE) 2023/2225 adoptée en octobre 2023, recèle de nouvelles obligations pour les découverts bancaires, notamment la transposition en droit français par une ordonnance publiée en septembre 2025.
- À partir du 20 novembre 2026, les découvert autorisés devront répondre à des conditions similaires à celles d’un crédit à la consommation : examen de la solvabilité, transparence accrue, notamment pour les découverts supérieurs à 200 €.
- De nombreux ménages sont concernés : on estime que 76 % des Français ont une autorisation de découvert et 45 % se retrouvent à découvert au moins une fois par an.
Quels sont les changements annoncés ?
Parmi les principales mesures annoncées pour la réglementation des découverts :
- Le découvert ne sera pas interdit, mais il ne sera plus « automatique ». Les banques devront analyser la solvabilité du client avant d’accorder un découvert, en particulier au-dessus de 200 €. Fédération bancaire française
- Une information plus claire sur les coûts associés au découvert (frais, agios, conditions) pour le consommateur.
- Le cadre réglementaire « crédit à la consommation » s’appliquera aux facilités de caisse (découverts) dans certains cas.
Pourquoi cette polémique ?
Voici les principaux points de tension :
- Impact pour les ménages modestes : Beaucoup craignent que ces nouvelles règles ne rendent l’accès à un découvert plus difficile, ce qui pourrait pénaliser ceux qui l’utilisent comme filet de sécurité.
- Relation banque-client : Certaines banques estiment que ces contraintes compliqueront la gestion des comptes et la relation de proximité.
- Mésinformation et débat politique : Des rumeurs indiquant une « interdiction des découverts bancaires » ont circulé. Le ministère de l’Économie a qualifié ces notions de « fake news ».
- Frais bancaires : Le découvert reste un poste coûteux pour certains clients. Le durcissement des règles relance le débat sur les frais et l’équité bancaire.
En quoi cela vous concerne ?
- Si vous avez un compte courant avec un découvert autorisé : rien ne change immédiatement. Les règles s’appliqueront surtout pour les nouveaux découverts ou demandes de découvert après novembre 2026.
- Si vous êtes souvent à découvert ou avez des difficultés de trésorerie : il peut être utile de dialoguer avec votre banque dès maintenant, vérifier les conditions et envisager des solutions alternatives (crédit modulable, suivi budgétaire).
- Pour tous : rester attentif aux frais bancaires liés au découvert et à la communication bancaire autour de ces changements.
Les conditions d’octroi des découverts bancaires vont se durcir, conformément à une directive européenne, ce qui pourrait entraîner des tensions de trésorerie pour certains clients.
Actuellement, chaque établissement bancaire définit librement les modalités (durée, montant et taux d’intérêt) permettant à un client de bénéficier d’un solde débiteur, c’est-à -dire d’être temporairement « à découvert ». En échange, le client s’acquitte d’intérêts, qui représentent une source de revenus significative pour les banques.
À partir du 20 novembre 2026, les banques devront respecter des critères plus stricts pour évaluer la solvabilité de leurs clients avant d’autoriser un découvert.
