L’essor des bières sans alcool ne transforme pas seulement nos habitudes de consommation, il alimente aussi une révolution énergétique discrète. AB InBev, géant brassicole européen, a trouvé une nouvelle vie pour l’alcool résiduel de ses boissons 0,0 % : le transformer en biocarburant.
Chaque canette de bière sans alcool contient, à l’origine, de l’éthanol. Lors de la désalcoolisation, cette substance était jusqu’à récemment considérée comme un simple résidu. Mais la logique du déchet est révolue. Aujourd’hui, 85 canettes désalcoolisées permettent de produire un litre de biocarburant. Avec la montée en puissance des ventes, les volumes récupérés atteignent des seuils industriels : trois camions-citernes par semaine quittent le site de Louvain avec 75 000 litres d’alcool.
La Jupiler 0,0 %, Leffe Blonde 0,0 % ou encore la Hoegaarden 0,0 % contribuent toutes à ce flux circulaire. À la manœuvre, David De Schutter, directeur R&D pour AB InBev Europe, a misé sur une logique durable : ne plus rien jeter. « Notre ambition est d’éliminer tout déchet alcoolique », déclare-t-il. Le projet, lancé il y a deux ans, vise aujourd’hui à produire un million de litres de biocarburant grâce à Alcogroup, leader belge de la bioénergie.
Pour Yleni De Neve, responsable environnement, il s’agit d’un virage stratégique : « Nous avons cessé de considérer l’alcool comme un déchet pour en faire une ressource. »
Une initiative qui prouve que l’économie circulaire peut aussi se loger dans les bulles d’une pils 0,0 %. Et si demain, nos pleins d’essence dépendaient de nos apéros sans alcool ?
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