Ce vendredi matin, la scène a frappé les habitants de Mende. Un groupe d’agriculteurs en colère est arrivé au volant de leurs tracteurs, traînant derrière eux un radar de vitesse arraché du bord de la route. L’image, virale sur les réseaux sociaux, illustre un ras-le-bol qui couvait depuis des mois dans les campagnes lozériennes.
Depuis plusieurs semaines, ces exploitants exprimaient leur exaspération face aux charges croissantes, à la paperasserie et aux politiques qu’ils jugent éloignées des réalités rurales. Le radar, symbole d’un État jugé trop intrusif, est devenu l’emblème d’un mouvement qui refuse le mutisme. Certains évoquaient déjà, il y a un an, la possibilité d’actions coups de poing en cas de silence des autorités.
Les syndicats FDSEA et Coordination Rurale coordonnaient ce vendredi un cortège au rond-point sud de Mende, en solidarité avec les éleveurs savoyards. Tandis que les gendarmes encadraient le convoi, les manifestants entendaient marquer les esprits par une action spectaculaire mais pacifique. La préfecture n’a pas signalé d’incident grave, mais l’enquête pourrait être ouverte pour dégradation de bien public.
Le monde agricole, épuisé par les marges écrasées et les décisions européennes, semble prêt à hausser le ton. La colère des champs, désormais visible sur les routes, interpelle jusqu’aux institutions locales. Faut-il y voir un simple geste symbolique ou le signe d’un malaise durable ? Les réactions politiques, elles, ne se sont pas fait attendre. Source
