Guerres, otages et trafics : quand les conflits redessinent le monde dans l’ombre

Câbles sous-marins : un enjeu stratégique mondial sous tension

Un incident majeur a perturbé la semaine dernière plusieurs connexions internet entre l’Europe et l’Asie après la coupure simultanée de trois câbles sous-marins au large de la mer Rouge. L’événement s’est produit en quelques minutes et a ralenti des flux financiers internationaux, tout en rappelant la fragilité d’un réseau pourtant vital. Depuis des années, des experts alertaient sur la dépendance croissante des États à cette infrastructure invisible mais essentielle, qui avait pris de l’importance au fil de la mondialisation économique.

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Ces câbles sous-marins transportaient déjà l’essentiel des échanges intercontinentaux à la fin du XXᵉ siècle. Leur rôle stratégique s’était renforcé avec l’essor du numérique. Ils assuraient 99 % du trafic internet mondial tout en relayant plus de 10 000 milliards de dollars de transactions financières par jour. Cette architecture globale semblait robuste, mais elle devenait vulnérable face aux tensions géopolitiques et à la privatisation progressive du secteur par les géants de la Tech. Depuis plusieurs années, les actes de sabotage se multipliaient, transformant ce réseau en cible potentielle lors de crises internationales. Ce nouvel enjeu de souveraineté posait une question politique majeure : qui contrôle réellement les artères numériques de la planète ? La récente coupure n’a fait qu’accélérer l’urgence d’un débat mondial sur la protection de ces câbles stratégiques. Source

Washington relance sa pression sur l’Amérique latine sous prétexte de lutte antidrogue

Washington a renforcé en quelques semaines son dispositif militaire et politique autour du Venezuela, relançant la crainte d’une intervention déguisée en « lutte contre le narcotrafic ». Cette montée en tension a ravivé un vieux schéma stratégique américain. Depuis la fin du XIXe siècle, les États-Unis considéraient l’Amérique latine comme une zone d’influence prioritaire. La doctrine Monroe affichait déjà l’idée selon laquelle aucune puissance étrangère ne devait intervenir sur le continent américain. Avec Theodore Roosevelt, cette doctrine avait évolué vers une justification d’ingérences répétées au nom de la protection des intérêts économiques américains.

Au fil des décennies, Washington intervenait militairement ou politiquement dès que ses alliances étaient menacées. L’objectif affiché reposait sur la stabilité régionale, mais les critiques dénonçaient une volonté assumée de contrôle. Cette stratégie visait souvent les gouvernements considérés comme hostiles aux sociétés américaines ou aux accords énergétiques. Aujourd’hui, le discours officiel évoque la lutte contre les cartels de drogue. Pourtant, selon plusieurs analystes, cette justification rappelle les campagnes précédentes au Guatemala, au Chili ou au Nicaragua. La rhétorique sécuritaire ferait écran à un objectif plus large : affaiblir un régime perçu comme hostile aux intérêts géopolitiques américains. La question d’un changement de pouvoir initié depuis l’extérieur reste désormais sur la table. Une nouvelle phase d’ingérence silencieuse semble engagée en Amérique latine. Source

Trafic d’armes en Afrique : la guerre au Soudan redessine les réseaux clandestins

Un rapport indépendant a révélé cette semaine que la guerre au Soudan a relancé en quelques mois un vaste trafic d’armes à travers l’Afrique. Déclenché en avril 2023, le conflit entre l’armée soudanaise et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) a alimenté une circulation massive d’armes sophistiquées jusqu’aux portes du Sahel. Depuis le début des affrontements, les réseaux de contrebande ont profité du chaos pour se réorganiser et intensifier leurs activités.

Ce trafic s’appuyait depuis longtemps sur des routes transsahariennes connues pour le commerce illégal. Ces axes servaient à l’origine au transport de carburant, de drogues ou de biens de contrebande. Au fil des années, ils structuraient déjà une économie parallèle enracinée dans les zones frontalières désertiques. La crise soudanaise a renforcé ces circuits qui reposaient sur des solidarités familiales, tribales et criminelles. Selon Global Initiative, deux flux coexistent aujourd’hui : un circuit officiel soutenu par certains États et un réseau clandestin dominé par des trafiquants opérant au Darfour, au Tchad et en Libye.

Les marchés d’Abéché, Tiné ou Adré, à la frontière tchadienne, jouent désormais un rôle central. Des pièces lourdes comme des mitrailleuses DShKM modernisées s’y vendent jusqu’à 11 400 dollars. Plus inquiétant encore, ces armes atteignent désormais le Mali et le Niger, où elles pourraient renforcer des groupes armés sahéliens. Cette redistribution clandestine pose une menace durable pour la stabilité de toute la région africaine. Source

Gaza : 45 morts dans de nouvelles frappes israéliennes malgré un cessez-le-feu

Des frappes aériennes israéliennes ont touché dimanche plusieurs secteurs de la bande de Gaza, provoquant la mort de 45 personnes selon la Défense civile locale. Ce nouveau bilan est intervenu en quelques heures seulement, alors qu’un cessez-le-feu parrainé par le président américain Donald Trump était officiellement en vigueur depuis le 10 octobre. Les hostilités ont brusquement repris dans la journée, alimentant une nouvelle escalade entre Israël et le Hamas.

Depuis plusieurs semaines, les deux camps s’accusaient mutuellement de préparer une reprise des combats. Israël affirmait que le Hamas continuait de renforcer ses positions militaires malgré l’accord de trêve. De son côté, le mouvement palestinien dénonçait des violations régulières et répétées de l’armée israélienne dans diverses zones civiles. Ce climat de défiance fragilisait déjà la trêve, malgré les efforts diplomatiques régionaux.

Les frappes de dimanche ont touché notamment Nuseirat, Deir al-Balah, Khan Younès et Gaza-ville. L’hôpital Al-Awda à Nuseirat a recensé 24 victimes, contre 12 à l’hôpital Al-Aqsa et 5 à l’hôpital Nasser. Au moins six civils ont été tués dans la ville de Zuwaida selon Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile. D’autres frappes ont visé une zone où des familles déplacées avaient trouvé refuge sous des tentes. Le Hamas accuse Israël de cibler délibérément des civils, ce que l’armée israélienne conteste. Dans la soirée, Tel-Aviv a annoncé la reprise de l’application du cessez-le-feu. Les informations restent toutefois difficiles à vérifier de manière indépendante en raison des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza. Source

Ukraine : un convoi de l’ONU attaqué par des drones russes

Mardi 14 octobre, un convoi humanitaire de l’ONU a été touché par des drones russes dans le sud de l’Ukraine. Les appareils ont détruit deux camions transportant des médicaments et des denrées. Quelques heures plus tard, des blogueurs militaires russes ont publié une vidéo montrant l’attaque. Ces images permettent d’analyser les tactiques employées par les opérateurs de drones.

Depuis plusieurs mois, la zone menant au village de Bilozerka, dans la région de Kherson, constituait une cible potentielle. Les champs ouverts, l’absence de reliefs et des routes bien identifiées facilitaient l’action de drones armés. Le village se situe à environ dix kilomètres des positions russes, ce qui le rendait vulnérable aux engins contrôlés à distance.

Le convoi, composé de camions de l’OCHA et de l’OMS, transportait des produits hygiéniques, des médicaments et des denrées alimentaires. Les véhicules arboraient les logos de l’ONU, de l’OMS et du Programme alimentaire mondial. Malgré ces signes distinctifs, au moins trois drones FPV russes ont attaqué les camions. Ces petits drones, équipés d’une charge explosive et d’une caméra immersive, sont pilotés en temps réel via un visiocasque.

Aucun blessé n’est à déplorer, mais deux camions ont été détruits ou rendus hors d’usage, et la cargaison de l’un d’entre eux a été perdue. L’incident illustre la montée en puissance des attaques ciblées par drones dans la région et la fragilité des convois humanitaires exposés. Source

Drone russe frappe Belgorod : deux civils tués près de la frontière ukrainienne

La semaine dernière, un drone a largué des explosifs sur une entreprise agricole à Yasnye Zori, tuant deux personnes et blessant un autre civil. L’attaque a été confirmée tôt lundi par le gouverneur de Belgorod, Viatcheslav Gladkov, sur son compte Telegram. Il a précisé que les victimes étaient des civils et que les dommages matériels restaient limités à l’installation touchée.

Depuis plusieurs années, les frappes transfrontalières entre la Russie et l’Ukraine se sont intensifiées, chaque camp ciblant régulièrement des infrastructures stratégiques de l’autre. Les habitants de la région s’inquiétaient déjà de la répétition des incidents et des risques croissants pour les zones rurales proches de la frontière.

Ce nouvel épisode illustre la vulnérabilité des territoires russes situés à proximité du conflit ukrainien. Les attaques de drones ukrainiens sont devenues plus fréquentes, tandis que la Russie maintient ses bombardements quasi quotidiens sur le territoire ukrainien. Vendredi dernier, la pression diplomatique s’est accentuée lorsqu’un leader international a appelé à la fin des hostilités, soulignant les tensions persistantes malgré les négociations en cours.

Les autorités locales ont ouvert une enquête pour déterminer les circonstances exactes de l’attaque et renforcer la sécurité dans les villages frontaliers. Les habitants restent sur leurs gardes, conscients que la situation pourrait se répéter dans les prochains jours.

Les observateurs notent que ces incidents confirment l’escalade du conflit à proximité des frontières, avec un impact direct sur les populations civiles. Les réactions politiques et militaires devraient suivre dans les prochains jours. Source

RDC : un mécanisme de surveillance du cessez-le-feu signé à Doha

Mardi 14 octobre, le gouvernement de la RDC et le M23 ont signé à Doha un accord instituant un mécanisme de surveillance du cessez-le-feu. Le comité nouvellement créé permettra de vérifier les violations signalées et d’assurer une communication directe entre les parties pour éviter toute reprise des hostilités. L’accord inclut un nombre égal de représentants de Kinshasa et du M23, avec la participation possible du Qatar, des États-Unis, de l’Union africaine et un soutien logistique de la Monusco. La première réunion du comité doit se tenir dans les sept jours.

Depuis plusieurs années, la région de l’Est congolais était marquée par des conflits récurrents, exacerbés par la richesse en ressources naturelles et la proximité du Rwanda. Entre janvier et février, le M23 avait pris le contrôle de Goma et Bukavu, provoquant de violents affrontements avec l’armée congolaise et des milices locales. Les initiatives de juillet, incluant une déclaration de principes pour un « cessez-le-feu permanent », n’avaient pas permis de stopper les combats.

Le porte-parole du M23 a salué l’accord comme une avancée significative, tandis que Doha a qualifié sa mise en œuvre de « étape cruciale » pour instaurer la confiance et progresser vers un accord de paix global. La veille, le président congolais Félix Tshisekedi avait exhorté son homologue rwandais Paul Kagame à collaborer pour « la paix des braves ». Dans le même temps, l’armée congolaise appelait les FDLR, présentes près de la frontière, à déposer les armes, conformément à l’accord de juin à Washington. Source

Yémen : 20 employés de l’ONU détenus à Sanaa par les Houthis

Samedi, les Houthis ont pris d’assaut un complexe onusien à Sanaa, retenant 20 employés, dont le chef de l’Unicef. La capitale yéménite, sous contrôle houthi, connaît depuis plusieurs mois des tensions récurrentes autour des activités de l’ONU. Ces détentions s’inscrivaient dans un contexte où les rebelles suspectaient certains employés de liens avec des services étrangers, et où des accusations d’espionnage circulaient régulièrement.

Selon Jean Alam, porte-parole du coordinateur résident de l’ONU au Yémen, cinq membres du personnel national et quinze internationaux ont été retenus. Onze employés yéménites ont été relâchés après interrogatoire, tandis que l’ONU tente de négocier avec les Houthis et d’autres acteurs pour obtenir la libération rapide de tout le personnel. Parmi les détenus figure Peter Hawkins, représentant de l’Unicef au Yémen, confirmé par des sources de sécurité houthies.

Cette intervention faisait écho à un précédent assaut le 31 août, lorsque les rebelles avaient déjà arrêté une dizaine d’employés onusiens. Le chef houthi, Abdelmalek al-Houthi, a récemment affirmé que ses forces avaient démantelé une prétendue « cellule d’espionnage » liée à des organisations humanitaires. L’ONU a dénoncé ces accusations comme « dangereuses et inacceptables », soulignant les risques graves pour la sécurité du personnel et la continuité des opérations humanitaires dans le pays.

L’ONU reste en contact permanent avec toutes les parties et cherche à sécuriser le retour de ses employés. La situation reste fragile et attire l’attention internationale sur les dangers auxquels font face les travailleurs humanitaires au Yémen. Source

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