Le Pentagone a récemment imposé de nouvelles règles exigeant des journalistes accrédités qu’ils signent un engagement à ne pas diffuser d’informations non autorisées, y compris des données non classifiées. Cette directive prévoit aussi d’interdire aux journalistes de circuler librement dans certaines zones sécurisées de l’enceinte, sous peine de perdre leur accréditation. Cette décision fait suite à une série de fuites jugées sensibles par le ministère de la Guerre, nouveau nom du département de la Défense, rebaptisé sous l’administration Trump.
Depuis plusieurs mois, le Pentagone avait déjà restreint l’accès de médias historiques et renforcé la surveillance des correspondants. Cette nouvelle politique est perçue par beaucoup comme une atteinte sévère à la liberté de la presse, contraire au Premier Amendement de la Constitution américaine. Des organes de presse influents, notamment le Washington Post et la Société des journalistes professionnels, ont dénoncé ces mesures comme une censure gouvernementale déguisée.
Le secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, a justifié ces restrictions par la nécessité de protéger la sécurité nationale et les informations sensibles, soulignant que « ce n’est pas la presse qui dirige le Pentagone, c’est le peuple ». Pourtant, cette volonté de contrôle inédit sur l’information au cœur même de l’institution militaire suscite une vive controverse sur la transparence démocratique et le rôle essentiel du journalisme indépendant dans une société libre.
Les réactions soulignent une profonde inquiétude sur l’évolution des relations entre le Pentagone et la presse, particulièrement sous la présidence de Donald Trump, qui multiplie pressions et restrictions sur les médias couvrant l’armée. Le bras de fer entre la liberté de la presse et les impératifs sécuritaires semble durable, interrogeant sur l’accès du public à une information fiable et indépendante sur les affaires militaires majeures.
La question de la conciliabilité entre sécurité et liberté de la presse reste donc à débattre dans les prochains mois, au regard des principes démocratiques fondamentaux et de la responsabilité du gouvernement. Vos réactions sur ces nouvelles règles sont attendues.
