Dans un contexte mondial où les virus franchissent les frontières plus vite que jamais, la vaccination reste un outil stratégique de santé publique. À Toulon, le Service Communal d’Hygiène et de Santé (SCHS) s’impose comme un acteur essentiel de cette lutte silencieuse. Prévenir, informer, protéger : autant d’enjeux cruciaux à l’heure où la méfiance vaccinale gagne du terrain. Comment la ville adapte-t-elle sa stratégie pour préserver l’immunité collective ?
Depuis plusieurs décennies, le SCHS de Toulon s’est engagé dans la prévention sanitaire de proximité. Dès les années 1980, le service a ouvert ses premières séances de vaccination gratuites, avant d’étendre progressivement son offre. Aujourd’hui, les Toulonnais à partir de six ans peuvent bénéficier d’un accompagnement complet, sur rendez-vous chaque mercredi après-midi, au sein de l’immeuble Bir Hakeim, avenue François Cuzin.
Les campagnes locales suivent scrupuleusement les directives nationales du ministère de la Santé et de la Haute Autorité de Santé (HAS). En 2018, la France a rendu onze vaccins obligatoires pour les enfants nés après le 1er janvier de cette année. En 2025, la liste s’est élargie avec l’intégration des vaccins contre les méningocoques des sérogroupes ACYW et B. Cette évolution reflète la vigilance constante du système de santé face à la résurgence de certaines pathologies.
Le dispositif toulonnais repose sur une organisation rigoureuse : accueil du public du lundi au vendredi, suivi vaccinal personnalisé, délivrance de certificats pour les écoles, les emplois ou les activités sportives. Le fichier vaccinal centralisé du SCHS permet aux habitants de retrouver à tout moment leurs données médicales et d’être alertés en cas de rappel nécessaire.
Sur le terrain, les vaccins proposés couvrent un large spectre : tétanos, diphtérie, poliomyélite, coqueluche, hépatite B, rougeole, oreillons, rubéole, grippe, papillomavirus, et désormais les méningites ACYW. Certaines vaccinations supplémentaires, comme celles contre l’hépatite A, la typhoïde ou le pneumocoque, peuvent être administrées gratuitement si le patient apporte son propre vaccin. Cette flexibilité témoigne de la volonté du service public d’adapter la prévention aux besoins individuels.
Derrière la logistique médicale, se cache une stratégie plus vaste : consolider la confiance entre la population et les institutions de santé. À l’heure des réseaux sociaux et de la désinformation, le rôle pédagogique du SCHS devient primordial. L’objectif n’est plus seulement de protéger les corps, mais aussi de préserver la cohésion sociale face aux discours antivaccins.
Sur le plan national, la France cherche à atteindre une couverture vaccinale supérieure à 95 % pour les principales maladies contagieuses. Toulon, en s’appuyant sur ses dispositifs locaux, contribue à cet effort collectif. La vaccination n’est donc pas seulement un geste médical, mais un acte civique : une contribution à la stabilité sanitaire du pays.
Le SCHS n’agit pas isolément. Il s’inscrit dans un réseau de coopération avec l’Agence Régionale de Santé (ARS Provence-Alpes-Côte d’Azur), le ministère de la Santé et les organisations internationales telles que l’OMS. Ces partenariats garantissent la mise à jour régulière des calendriers vaccinaux et l’adaptation rapide aux crises sanitaires, qu’elles soient locales ou mondiales.
À plus grande échelle, la vaccination s’impose comme un enjeu géopolitique global. Les campagnes de l’Organisation mondiale de la santé pour éradiquer la poliomyélite ou renforcer la prévention contre la rougeole rappellent combien la solidarité internationale reste déterminante. La municipalité de Toulon, en soutenant la gratuité et l’accessibilité vaccinale, participe à cet effort planétaire de santé publique.
Face à la montée des résistances et aux mutations épidémiques, la stratégie vaccinale toulonnaise s’inscrit dans une logique d’adaptation continue. La confiance, la transparence et la proximité demeurent les clés d’une immunité collective durable. Mais dans un monde où les menaces sanitaires se renouvellent sans cesse, la question demeure : jusqu’où nos sociétés sauront-elles préserver ce fragile équilibre entre liberté individuelle et responsabilité collective ?
Contact au : 04 94 36 31 67 ou 04 94 36 87 39
Ou par mail : vaccinations@mairie-toulon.fr
