TOKYO — Une bataille silencieuse mais stratégique se joue entre les géants de l’automobile japonaise et Foxconn, l’industriel taïwanais, connu pour ses iPhones.
Depuis 2021, Foxconn investit massivement dans la voiture électrique. Trois modèles sont déjà sur la table, mais l’objectif n’est pas de concurrencer Tesla en vitrine. Foxconn préfère rester dans l’ombre, en tant que sous-traitant d’élite. Avec une chaîne logistique huilée et des usines capables de produire à très grande échelle, le groupe joue la carte B2B. Son plan ? Se rendre indispensable auprès des constructeurs établis, sans les menacer de front.
Le Japon, dans cette stratégie, occupe une place spéciale. C’est là que Foxconn voit un terrain d’ancrage naturel. Avec Jun Seki, un ancien de Nissan dans ses rangs, l’entreprise parle le langage industriel nippon. Le développement de bus électriques pour 2027 n’est qu’un signal faible : Foxconn se rend visible, sans heurter.
Nissan reste la cible principale. Young Liu, président de Foxconn, a tenté plusieurs approches. Entrée au capital ? Refusée, d’abord par Nissan, puis par Renault. Foxconn a reculé pour mieux rebondir : désormais, elle propose une coopération technique, plus souple, moins intrusive. Objectif : faire de ses plateformes industrielles un tremplin pour l’accélération électrique de Nissan.
Pendant ce temps, Mitsubishi négocie en coulisse, Honda observe. Foxconn pousse pour une alliance technologique à plusieurs. Le précédent échec d’une fusion entre Honda et Nissan laisse un vide stratégique. Foxconn s’y engouffre, sans forcer.
Pourquoi ce timing ? Parce que les résultats de Nissan plongent. Honda faiblit. Les marques chinoises gagnent du terrain partout. Foxconn, riche en brevets et en robots, devient une solution.
Mais Tokyo, comme Paris, garde la main sur le frein. La souveraineté industrielle reste une ligne rouge. Le gouvernement japonais pourrait favoriser une union entre ses constructeurs pour éviter une trop grande dépendance à un acteur étranger.
Le modèle Foxconn, hybride, non invasif, questionne le Japon : faut-il coopérer pour survivre ou se refermer pour se protéger ?
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