2025 : 170 conflits armés, une planète en proie à la guerre permanente
En 2025, le monde compte plus de 170 conflits armés actifs, un record absolu. Ces guerres, dispersées sur tous les continents, ont déjà causé la mort de 240 000 personnes en 2024. Civils et enfants paient le plus lourd tribut, tandis que les crises humanitaires s’aggravent.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : les affrontements inter-étatiques, les guerres civiles et les violences entre groupes armés se multiplient. L’Ukraine reste un champ de bataille meurtrier depuis l’invasion russe de 2022. Au Moyen-Orient, Israël et le Hamas s’affrontent sans relâche, plongeant Gaza dans le chaos. L’Iran, en tension permanente avec Israël, alimente les craintes d’une escalade régionale.
En Afrique, le Sahel, le Soudan et l’Éthiopie sont déchirés par des conflits internes et des attaques djihadistes. Le Myanmar, fragmenté par plus de 2 600 milices, sombre dans une guerre sans fin. En Amérique latine, Mexique, Colombie et Haïti subissent la loi des cartels et des gangs, transformant des régions entières en zones de non-droit.
Plus de 10 % de la population mondiale vit désormais sous la menace directe de la guerre. Les conséquences sont dramatiques : pénuries alimentaires, déplacements massifs, effondrements économiques. Les institutions internationales, impuissantes, échouent à rétablir une paix durable.
Les projections pour 2025 sont sombres. Le nombre de morts pourrait dépasser 230 000, avec l’Afrique et le Moyen-Orient en première ligne. Mais l’Asie et l’Amérique latine voient aussi la violence s’étendre. Une tendance lourde se dessine : la sécurité internationale se fragilise, et les conflits deviennent plus complexes, plus imprévisibles.
Gaza : le Hamas affirme avoir perdu deux otages, Israël sous pression
Le Hamas a annoncé dimanche 28 septembre avoir perdu le contact avec deux otages dans Gaza City. Selon un communiqué des Brigades al-Qassam, ces disparitions seraient liées aux frappes israéliennes menées ces dernières 48 heures dans les quartiers de Sabra et Tal al-Hawa. Le mouvement exige un retrait immédiat des forces israéliennes au sud de la rue 8 et une trêve aérienne de 24 heures pour tenter de les localiser.
Cette déclaration intervient alors que l’armée israélienne intensifie son offensive sur Gaza. Depuis le début des opérations, les autorités israéliennes ont ordonné à plusieurs reprises aux civils palestiniens de se déplacer vers le sud. Dimanche, la Défense civile de Gaza, liée au Hamas, a recensé 32 morts, dont 12 dans la ville même. Les frappes israéliennes visent à « finir le travail » contre le Hamas, comme l’a réaffirmé Benyamin Nétanyahou devant l’ONU vendredi dernier.
Le Premier ministre israélien doit rencontrer Donald Trump ce lundi 29 septembre. Leur échange portera sur le plan américain de cessez-le-feu, alors que les critiques internationales s’amplifient face à l’escalade militaire. Depuis l’attaque du 7 octobre 2023, Israël dénombre 1 219 morts, principalement des civils. Parmi les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 restent détenues à Gaza, dont 25 sont présumées mortes selon Tsahal.
L’offensive israélienne a, quant à elle, causé la mort de 66 005 personnes, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé de Gaza. Ces chiffres, considérés comme fiables par l’ONU, soulignent l’urgence humanitaire dans la région. Le Hamas, souvent critiqué pour son instrumentalisation des otages, utilise cette annonce pour tenter de faire pression sur Israël. Source
Ukraine : 500 missiles russes, 4 morts, Zelensky exige une réponse mondiale
Ce dimanche, l’Ukraine a subi une nouvelle vague de frappes russes d’une intensité rare. Plus de 500 drones et missiles ont ciblé onze régions, faisant quatre morts, dont une fillette de douze ans. Volodymyr Zelensky a immédiatement réagi, exigeant une « pression maximale » sur Moscou et promettant des représailles économiques.
L’attaque, qualifiée de « massive » par les autorités ukrainiennes, a duré plus de douze heures. Les forces russes ont visé des infrastructures militaires, selon le ministère de la Défense russe. Pourtant, les dégâts civils sont indéniables : 70 blessés, des bâtiments détruits, et une population une fois de plus plongée dans l’effroi. Zelensky n’a pas mâché ses mots : « Moscou veut tuer et détruire. Le monde doit réagir. »
Le président ukrainien a insisté sur la nécessité de couper les revenus russes. Il a appelé les États-Unis, l’Europe, le G7 et le G20 à « agir sans délai ». Pour lui, toute hésitation équivaut à une complicité. « Il est temps de prendre des décisions fortes », a-t-il martelé, rejetant toute idée de compromis avec un régime qu’il accuse de « terroriser » son peuple.
Pendant ce temps, la Moldavie voisine votait pour ses législatives. Un scrutin sous tension, marqué par des accusations de fraude et une campagne de désinformation attribuée à la Russie. L’Union européenne a dénoncé ces ingérences, tandis que l’opposition prorusse criait au complot. La guerre en Ukraine ne se limite plus à ses frontières : elle déstabilise toute la région. Source
RDC : 100 civils enlevés en Ituri, la milice Codeco frappe encore
En République démocratique du Congo, une centaine de civils ont disparu après une embuscade tendue par les miliciens Codeco, mercredi 24 septembre 2025, près de Lidda, dans le territoire de Djugu. Les victimes, principalement des commerçants de retour du marché de Bule, circulaient en véhicules et sur des motos lorsqu’elles sont tombées dans le piège.
Charité Banza, président de la société civile du groupement Bahema Nord, décrit une scène de chaos. « Plus de 100 personnes empruntaient cette route, explique-t-il. Les commerçants transportaient leurs marchandises dans des camions et sur des motos. Les miliciens Codeco ont attaqué le convoi, puis les soldats FARDC qui l’accompagnaient. » Les assaillants ont non seulement enlevé des civils, mais aussi pillé les biens et les moyens de transport.
Le bilan provisoire fait état de 104 disparus, d’une moto volée et de marchandises dérobées. « La situation est insoutenable, insiste Banza. Ces attaques répétées paralysent l’économie locale et plongent les populations dans la peur. » La société civile réclame une intervention conjointe des Forces armées de la RDC (FARDC) et de l’armée ougandaise (UPDF) pour neutraliser cette milice.
L’Ituri reste une zone sous tension permanente. Les miliciens Codeco, actifs depuis des années, ciblent systématiquement les civils et les axes commerciaux. Leurs méthodes, entre enlèvements et pillages, aggravent une crise humanitaire déjà profonde. Les autorités locales et les ONG alertent depuis longtemps sur l’urgence d’une réponse militaire coordonnée.
Pourtant, malgré les promesses, les opérations se heurtent à des défis logistiques et politiques. Les populations, prises en étau, subissent les conséquences d’un conflit qui semble sans fin. Chaque attaque renforce l’exode des habitants et affaiblit un peu plus les structures économiques fragiles. Source
Yémen-Israël : frappes meurtrières à Sanaa, la riposte après Eilat
Huit morts et 142 blessés. Tel est le bilan des frappes israéliennes sur Sanaa, revendiquées en réponse à une attaque houthie sur Eilat. Les rebelles pro-iraniens, qui ciblent Israël depuis octobre 2023, voient leur capitale frappée en plein jour, plongeant la région dans une nouvelle spirale de violences.
Les explosions ont retenti tôt ce matin dans trois quartiers de Sanaa. Des colonnes de fumée se sont élevées au-dessus de la ville, tandis que les autorités houthies bouclaient les zones touchées. Un centre de détention, une centrale électrique et des habitations ont été visés, selon la chaîne Al-Massirah. Les secours locaux évoquent des « victimes civiles », dénonçant une « brutalité » israélienne disproportionnée.
Ces frappes surviennent 24 heures après un tir de drone houthi sur Eilat, blessant 22 personnes. Depuis le début de la guerre à Gaza, les rebelles multiplient les attaques contre Israël et les navires en mer Rouge, affirmant agir en « solidarité » avec les Palestiniens. Israël, de son côté, promet des représailles « douloureuses ». Le Premier ministre Benyamin Netanyahu avait prévenu : toute agression serait « contrée avec force ».
L’armée israélienne confirme avoir ciblé des « complexes militaires », des « stocks d’armes » et des « camps terroristes ». Selon le ministre de la Défense, Israel Katz, ces frappes ont « éliminé des dizaines de terroristes » et détruit des drones. Pourtant, les Houthis minimisent l’impact, interdisant la diffusion d’images des dégâts. Une stratégie de communication pour masquer l’ampleur des destructions ? Source
Birmanie : deux frères ennemis, une guerre qui déchire les familles
En Birmanie, la guerre civile oppose depuis quatre ans l’armée régulière aux groupes rebelles. Parmi les milliers de destins brisés, celui de deux frères, Thein Htay Aung et Tike Moung, symbolise l’absurdité d’un conflit qui divise jusqu’aux liens du sang.
Thein, 38 ans, servait comme caporal dans l’armée birmane. Un matin de février, affamé et sous l’emprise de la méthamphétamine, il reçoit l’ordre de récupérer un colis largué par un hélicoptère militaire. Le paquet, contenant riz, nouilles et munitions, avait atterri hors de la base. Trop tard : les rebelles l’avaient intercepté. Capturé avec quatre autres soldats, Thein s’attendait à une exécution sommaire.
Pourtant, au milieu de ses geôliers, un visage familier : son petit frère, Tike Moung, 30 ans, combattant parmi les rebelles. « J’ai cru que j’allais mourir sur cette route, confie Thein. Mais en le voyant, j’ai senti un soulagement immense. » Une vidéo, tournée ce jour-là, montre les deux frères réunis malgré tout. Thein, les mains liées, semble hagard. Tike, lui, sourit et passe un bras autour de ses épaules. « Te rencontrer ainsi me rend heureux, mais aussi profondément triste », déclare-t-il.
Comment en est-on arrivé là ? Thein a rejoint l’armée par nécessité, Tike les rebelles par conviction. Leur famille, comme tant d’autres, est déchirée par des loyautés opposées. La Birmanie compte aujourd’hui plus de deux millions de déplacés. Les combats font rage, les villages brûlent, et les fratries se retrouvent face à face sur le champ de bataille.
Leur histoire interroge : comment reconstruire un pays quand la guerre transforme frères en ennemis ? Leur étreinte forcée, filmée ce jour-là, résume toute l’ironie tragique d’un conflit où même les liens familiaux ne résistent pas. Source
