Une enquête a mis en évidence un taux élevé d’irrégularités dans les salles de remise en forme entre 2022 et 2023. Les consommateurs restent exposés à des pratiques commerciales trompeuses et à des contrats illisibles.
Action immédiate constatée par la DGCCRF
La DGCCRF a révélé en quelques jours les résultats d’une enquête menée dans tout le pays entre 2022 et 2023. Ces contrôles, réalisés dans 571 établissements de remise en forme, ont montré que plus de 70 % d’entre eux présentaient au moins une anomalie. Les chiffres ont frappé fort, car ils confirment des tendances déjà observées lors d’enquêtes précédentes.
L’administration a constaté que les manquements concernaient aussi bien de grandes franchises nationales que de petites salles indépendantes. Les anomalies portaient sur des points essentiels : absence d’information claire pour les clients, contrats abusifs, affichages illisibles et promotions trompeuses. Les résultats ont été publiés officiellement pour alerter les consommateurs, mais aussi pour rappeler aux professionnels leurs obligations.
Enracinement d’un problème ancien
Depuis plusieurs années, le marché des salles de sport connaissait une croissance continue. Les enseignes low-cost avaient multiplié les ouvertures, attirant un public nouveau grâce à des tarifs attractifs et une communication agressive. Mais derrière cette dynamique commerciale, les pratiques contractuelles n’étaient pas toujours au niveau attendu par les autorités.
La crise sanitaire avait affaibli le secteur. Les fermetures prolongées avaient entraîné une perte d’adhérents et une baisse des recettes. Pour se relancer, certaines structures avaient intensifié leurs campagnes d’abonnement, parfois en contournant les règles. La tentation de masquer certaines informations ou de complexifier les résiliations était devenue récurrente.
La DGCCRF observait depuis longtemps une multiplication de clauses illisibles, de contrats déséquilibrés et de publicités exagérées. Les enquêtes précédentes avaient déjà conduit à des avertissements, mais le phénomène persistait. Les contrôles récents confirment cette continuité, renforçant l’idée que le problème n’était pas conjoncturel, mais structurel.
Manque d’information des clients signalé
Près d’un établissement sur deux a été pointé pour un défaut d’information précontractuelle. Les clients ne recevaient pas toujours les conditions générales de vente ou le règlement intérieur avant signature. Certains ne disposaient pas d’informations précises sur leur droit de rétractation, notamment lors de contrats conclus en ligne.
L’absence d’indication claire sur le médiateur de la consommation a également été constatée. Or, ce dispositif vise à résoudre les litiges à l’amiable. Sans cette mention, les clients se retrouvent dépourvus d’un outil essentiel de protection.
Problèmes répétés sur les prix et la facturation
Un tiers des établissements ne respectait pas l’obligation d’information sur les prix. Les affichages étaient parfois manquants, illisibles ou volontairement dissimulés. Cette opacité portait atteinte au droit des consommateurs à comparer les offres.
En matière de facturation, la situation n’était guère meilleure. Dans 39 % des cas, les clients ne recevaient pas de facture conforme. Certains documents étaient incomplets, d’autres absents. Une telle carence fragilise la traçabilité des transactions et complique les démarches en cas de litige.
Contrats truffés de clauses abusives
L’enquête a révélé que 46 % des contrats contenaient des clauses illicites. Certaines limitaient indûment les droits des consommateurs, d’autres complexifiaient la résiliation des abonnements. L’usage de caractères minuscules rendait la lecture difficile, voire impossible.
Les associations de défense des consommateurs dénonçaient depuis longtemps ces pratiques. La résiliation des abonnements était un sujet récurrent de contentieux, en particulier dans les grandes chaînes. Le rapport de la DGCCRF confirme que le problème restait généralisé.
Multiplication des offres trompeuses
Les contrôleurs ont recensé de nombreuses pratiques commerciales trompeuses. Les abonnements « sans engagement » comportaient des conditions cachées. Les frais supplémentaires obligatoires venaient gonfler la facture finale, sans transparence.
Certaines promotions n’étaient pas respectées. Dans un cas cité, un professionnel promettait qu’une séance de vingt minutes équivalait à quatre heures de sport. Ce type d’argument, jugé mensonger, illustre la pression marketing exercée dans ce secteur concurrentiel.
Au total, 26 % des établissements ont été sanctionnés pour pratiques trompeuses, un chiffre stable par rapport à l’enquête précédente.
Avertissements et sanctions administratives
Les suites données à ces contrôles ont été nombreuses. La DGCCRF a prononcé 390 avertissements pour manquements divers : absence d’informations, clauses abusives, facturation irrégulière, publicités trompeuses.
Parallèlement, 785 injonctions ont été émises afin d’obliger les établissements à se mettre en conformité. Trente-et-un procès-verbaux administratifs et deux procès-verbaux pénaux ont été dressés pour les cas les plus graves. Source
