France Inter a suspendu Thomas Legrand après la diffusion d’une vidéo tournée en juillet dans un restaurant parisien. Le journaliste y discutait avec Patrick Cohen et des responsables socialistes de la candidature de Rachida Dati à la mairie de Paris, en affirmant : « On fait ce qu’il faut contre elle ». Ces propos, filmés à son insu et publiés par le mensuel L’Incorrect, ont déclenché une vague de réactions politiques et médiatiques. La station a immédiatement annoncé une suspension conservatoire, précisant qu’il ne serait pas à l’antenne dimanche.
Depuis plusieurs mois, des tensions existaient entre certains journalistes et la droite parisienne. La candidature de Rachida Dati suscitait des débats intenses, et les stratégies d’opposition se discutaient déjà dans les cercles politiques et médiatiques. Le lien entre engagement personnel et responsabilité professionnelle apparaissait de plus en plus flou.
Rachida Dati a dénoncé des propos « graves » et demandé des sanctions. Thomas Legrand a rejeté une interprétation politique, affirmant qu’il s’agissait de « combattre des mensonges », et non d’un engagement partisan. Patrick Cohen, présent lors de la conversation, n’a pas été sanctionné à ce stade. L’affaire interroge désormais sur la frontière entre liberté journalistique et déontologie dans les médias publics.
Pensez-vous que les journalistes doivent rendre des comptes sur leurs échanges privés avec des responsables politiques ?
