La mobilisation du 10 septembre a rassemblé plusieurs milliers de personnes dans les rues françaises. En quelques heures, le mouvement « Bloquons tout » a occupé les réseaux sociaux, les places et les carrefours, marquant une nouvelle étape de contestation politique.
Depuis plusieurs mois, ses initiateurs affirmaient vouloir créer une force autonome, indépendante des partis et syndicats, mais inspirée d’un rejet croissant des politiques gouvernementales. Leur discours s’enracinait dans un malaise social durable et une volonté de politiser les jeunes générations.
Origine et dynamique militante
« Bloquons tout » est né en ligne. À l’origine, un collectif du Nord appelé « Les Essentiels » avait lancé l’idée sur Telegram. Ses premiers messages étaient influencés par des cercles souverainistes favorables au Frexit. Très vite, l’initiative a dépassé ce cadre initial pour attirer une base plus jeune et marquée à gauche. Source (La validation de la page fait actuellement débat.)
Les enquêtes révèlent une sociologie particulière : 69 % des participants avaient voté Jean-Luc Mélenchon en 2022, 10 % Philippe Poutou, et presque aucun ne provenait de l’extrême droite. Ce profil traduit un ancrage idéologique clair. Source
Engagement politique très marqué
La fondation Jean Jaurès a noté un contraste frappant : 71 % des militants de « Bloquons tout » se disaient passionnés par la politique, contre seulement 19 % dans la population générale. Cet écart illustre un mouvement composé de militants aguerris, souvent diplômés, et déjà fortement engagés. Source
Relations avec partis et syndicats
Le collectif revendique une autonomie vis-à-vis des appareils politiques. Pourtant, La France insoumise a affiché un soutien explicite, encourageant ses sympathisants à rejoindre la mobilisation. Certains écologistes se sont également associés, mais sans donner l’ampleur observée lors du mouvement des Gilets jaunes.
Les syndicats traditionnels se sont montrés plus prudents, laissant apparaître une volonté du collectif de garder une image horizontale et citoyenne.
Revendications affichées
Les slogans du 10 septembre ciblaient directement le plan d’économies Bayrou prévu pour 2026. Les militants demandaient son retrait immédiat, la justice fiscale et sociale, une défense des services publics et une réponse aux inégalités croissantes. La protection de l’environnement figurait aussi parmi leurs priorités.
Ces revendications s’accompagnaient d’une contestation frontale du gouvernement Macron et d’une réflexion plus large sur l’avenir institutionnel du pays. Pour nombre de participants, il s’agissait d’une étape vers un changement de République.
Un collectif à la croisée des chemins
En apparence indépendant, « Bloquons tout » se situe aujourd’hui entre deux logiques : celle d’une mobilisation citoyenne se voulant autonome et celle d’une récupération partielle par les partis de gauche. Sa capacité à durer dépendra de son aptitude à rester un espace ouvert, capable d’élargir son socle au-delà des militants déjà convaincus.
Et vous, pensez-vous que ce mouvement peut devenir une force politique durable ?
