La larme du matin (A somewhat special chronicle)

Un dimanche pas comme les autres

Nous sommes dimanche matin. Pas de canicule ce matin, pas de soleil tape-dur comme un riff de
Motörhead. Non. Un ciel voilé, calme, doux, comme moi au réveil. Il est 9h00. Je me prépare un
café, comme tous les dimanches, je claque un gros bisou sur la joue de ma femme (ça, c’est ma
manière de lui dire “bienvenue dans le monde réel”) et je m’installe avec mes écouteurs pour ma
petite session dominicale de musique.

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La découverte qui bouleverse

Je lance YouTube sur mon téléphone, les suggestions défilent, et là, je tombe sur un concert Tiny
Desk :
ANOHNI and the Johnsons.
Tiens, ça me dit quelque chose.
Mais oui ! C’est Anthony… enfin, c’était Anthony. Je me souviens qu’elle avait changé de nom. Je
clique.

Deux minutes plus tard, je suis en larmes. Sans prévenir. Deux minutes et mes yeux se brouillent.
Pas parce que c’est triste. Parce que c’est BEAU.
La voix, la musique, l’émotion, les arrangements… Chaque note, chaque mot tombe juste. Pas une
faute, pas une posture. Juste la sincérité à l’état brut.
Un moment suspendu. 22 minutes de musique comme des vagues au bord de la mer.
Je suis resté là, sans bouger, jusqu’à la fin.

Mais qui est ANOHNI ?

ANOHNI, de son vrai nom Anohni Hegarty, est une artiste britannique-américaine née en 1971.
Elle fonde à New York le groupe Antony and the Johnsons, connu pour ses chansons écorchées,
intimes, portées par une voix unique. Une voix qu’on n’oublie pas. Elle est aussi une artiste
transgenre militante, engagée, profondément connectée aux luttes sociales, à l’écologie et à
l’émotion brute.

Elle explose avec « I Am a Bird Now » en 2005 (Mercury Prize à la clé), puis prend un virage
radical avec « Hopelessness » en 2016, un album électro et politique. Là, elle s’entoure de deux
producteurs de talent :
– Hudson Mohawke, Écossais barré et génial, venu du hip-hop expérimental, connu aussi pour avoir
bossé avec Kanye West ;
– Oneohtrix Point Never, alias Daniel Lopatin, un sorcier des sons électroniques, un vrai poète du

synthé glitché, qu’on a aussi entendu chez The Weeknd, chanteur, acteur, auteur-compositeur-
interprète et producteur canadien (j’suis vraiment pas fan).

Ensemble, ils créent une musique puissante et engagée, un électrochoc qui parle de climat, de
guerre, de justice.

Le retour à la douceur

Et puis, ANOHNI revient à la douceur avec l’album « My Back Was a Bridge for You to Cross »
en 2023. Dédié à Marsha P. Johnson, militante trans noire américaine, icône des émeutes de
Stonewall en 1969, figure de courage et d’amour dans l’adversité. Un disque gospel, poignant,
suspendu entre le ciel et nos failles humaines.

Un être éveillé

Pour moi, ANOHNI est ce qu’on peut appeler un être éveillé. Pas dans un sens religieux, mais dans

ce moment rare où un humain semble avoir percé quelque chose qu’on peine à comprendre nous-
mêmes. Elle est intensité. Elle est vibration. Elle est capable, par la musique, de nous arracher à

notre routine, de nous reconnecter à quelque chose de fondamental.
Alors amis lecteurs, prenez du temps pour vous, vraiment. Mettez votre âme à fleur de peau, votre
casque sur les oreilles, et laissez ANOHNI vous traverser.
Pas besoin d’être triste ou d’aller mal, il suffit juste d’être vivant.
Paix et amour à vous tous. Et à très bientôt pour une prochaine chronique dans Le Panier de Bill.

Une touche mystique

PS : Rien de religieux ici, juste un peu de mystique. Écoutez et vous comprendrez.

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