Michel Schifres s’est éteint dans la nuit du 5 juin à l’âge de 79 ans. Le Figaro, journal qu’il a dirigé, a annoncé ce samedi sa disparition. Ce nom, familier des rédactions depuis un demi-siècle, incarnait une certaine idée du journalisme politique à la française. Une voix à la plume acérée, toujours libre, toujours impliquée.
Né à Orléans en 1946, formé au CFJ, Michel Schifres commence en 1968, période charnière pour les médias. De Combat à France-Soir, du Monde au Journal du Dimanche, il gravit les échelons, toujours en section politique. Il devient un repère dans la profession. En 1989, il prend la tête de la rédaction de France-Soir, avant de rejoindre Le Figaro, qu’il dirigera jusqu’en 2000, puis Le Figaro Magazine à partir de 2005.
Son parcours illustre l’ascension d’un journaliste de terrain devenu figure d’autorité dans les plus grandes rédactions. Sa spécialité : la politique. Un domaine qu’il couvre avec constance, de De Gaulle à Macron, sans jamais céder aux modes. Ni courtisan, ni opposant systématique, il maniait critique et ironie avec élégance.
En parallèle, Michel Schifres publie plusieurs ouvrages comme L’Élysée de Mitterrand ou L’Enaklatura, en collaboration avec son confrère Michel Sarazin. Ces livres prolongent ses analyses éditoriales, loin des simplifications, en décryptant les coulisses du pouvoir.
Sur le plan personnel, il était aussi le père du photojournaliste Lucas Schifres. Affaibli par des ennuis de santé ces dernières années, il avait survécu à un accident de la route en 2022.
Il laisse une empreinte durable dans la mémoire du journalisme politique. Une figure s’efface, mais une manière de penser l’information persiste.
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