Macron relance les liens avec Damas : un pari risqué pour la France ?

Emmanuel Macron a accueilli Ahmad al-Chareh à l’Élysée ce 7 mai. Cette visite marque la première apparition officielle en Occident du nouveau président syrien par intérim depuis la chute de Bachar al-Assad. Une rencontre qui vise à sceller un début de normalisation entre Paris et Damas, dix ans après la rupture.

L’Élysée parle d’un soutien à « une Syrie libre, stable, souveraine ». Mais derrière les déclarations, la manœuvre reste délicate. Ahmad al-Chareh, ancien chef de guerre islamiste, dirige désormais une coalition de transition censée pacifier le pays. Son passé trouble, lié au groupe Hayat Tahrir al-Sham, suscite une forte inquiétude dans le paysage politique français.

À droite comme à l’extrême droite, les critiques pleuvent. Les élus dénoncent un « blanchiment diplomatique » d’un ancien jihadiste. Pour Macron, il s’agit pourtant d’une stratégie de pression. Le président français exige des avancées concrètes : la protection de tous les Syriens, sans distinction, et des procès pour les responsables des violences récentes, notamment les 1 700 morts en mars parmi les minorités druze et alaouite.

Paris évoque aussi une possible levée des sanctions européennes. Cette condition reste suspendue à la capacité du nouveau pouvoir à stabiliser la Syrie et engager une justice crédible. Le gouvernement français martèle qu’il ne s’agit pas d’un chèque en blanc, mais d’un canal diplomatique visant des résultats immédiats.

Ce rapprochement symbolise une inflexion de la politique étrangère française, fondée sur le réalisme stratégique plus que sur les principes moraux. Reste à savoir si le pari portera ses fruits ou s’il alimentera les fractures politiques internes.

Et vous, pensez-vous que la France doit dialoguer avec ce nouveau pouvoir syrien ? Laissez votre avis en commentaire.

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