Liberté d’expression menacée ? BYD attaque 37 influenceurs en justice

Le géant chinois de l’électrique poursuit ses détracteurs pour diffamation


La liberté d’expression, déjà encadrée en Chine, est de nouveau mise à l’épreuve. Le constructeur automobile BYD a annoncé le 4 juin 2025 avoir entamé des poursuites judiciaires contre 37 influenceurs. Ils sont accusés de diffamation en ligne pour avoir publié des contenus jugés trompeurs ou calomnieux à l’encontre de la marque. Dans le même temps, 126 autres comptes ont été placés sous surveillance, sous la menace de poursuites similaires.

Récompenser la délation pour mieux contrôler l’opinion

BYD ne s’arrête pas aux tribunaux. L’entreprise a mis en place un système de récompense pour signalement. Tout internaute apportant des preuves jugées vérifiables de contenus diffamatoires pourra toucher jusqu’à 5 millions de yuans (près de 600 000 euros). Le message est clair : surveillez vos voisins numériques.

Un climat d’intimidation sous couvert de justice

Le constructeur justifie cette offensive par une volonté de défendre son image contre ce qu’il qualifie d’attaques coordonnées et malveillantes. Toutefois, BYD n’apporte aucune preuve publique de cette supposée campagne orchestrée contre lui. Et cela interroge : s’agit-il de faire taire la critique sous prétexte de diffamation ?

Une justice chinoise déjà rodée à la répression numérique

Des cas concrets ont déjà donné lieu à des condamnations sévères. Un utilisateur de Weibo a été sommé de verser 100 000 yuans et de présenter des excuses publiques. Son crime ? Avoir insinué que BYD utilisait des influenceurs pour nuire à ses rivaux. L’absence de transparence dans ces procédures renforce les soupçons de censure ciblée.

Silence radio chez les accusés

À ce jour, aucun des influenceurs visés n’a réagi publiquement. Les accusations précises à leur encontre ne sont pas détaillées, ce qui rend tout débat contradictoire impossible. Une stratégie efficace pour faire peur, mais qui nuit gravement à la liberté d’expression.

Et en France ? La pression existe aussi

Chez nous, la liberté d’expression n’est pas toujours plus solide. En février dernier, Presse83.fr publiait un article intitulé : « Les dirigeants de Tesla, Ford et Renault : une proximité inquiétante avec l’extrême droite ». Résultat : un droit de réponse imposé par les héritiers de Louis Renault et deux courriers recommandés d’un avocat pour remettre en cause notre position. Nous assumons pleinement notre analyse. L’article est toujours en ligne.

La critique n’est pas la calomnie

Les entreprises doivent accepter la critique, surtout quand elle reflète un débat public légitime. Ce qui se joue dans le cas BYD, c’est le brouillage volontaire entre diffamation et expression d’opinions. Instrumentaliser la justice pour faire taire la critique fragilise le rôle des médias et des citoyens dans un espace public déjà sous tension.

Le cas BYD montre à quel point la liberté d’expression peut être fragile face aux géants économiques. Il soulève aussi une question essentielle : où commence la diffamation et où s’arrête le droit à la critique ? Une ligne de plus en plus fine, en Chine comme ailleurs. Source 1 Source 2

Et vous, pensez-vous que ces poursuites sont justifiées ? La liberté d’expression est-elle en danger ? Réagissez en commentaire.

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