La semaine dernière, Thaddeus Daniel Pierce est né dans l’Ohio, bouleversant les repères de la procréation médicalement assistée. L’embryon à l’origine de sa vie avait été créé et congelé en 1994 par Linda Archerd et son mari. D’abord, l’un des embryons avait donné naissance à leur fille la même année. Ensuite, les trois autres étaient restés stockés durant plus de trois décennies.
Après leur séparation, Linda entrait en ménopause et envisageait une autre voie. Ainsi, elle confiait les embryons à l’agence chrétienne Nightlight, qui proposait une adoption embryonnaire encadrée. En 2024, Lindsey et Tim Pierce, trentenaires, recevaient deux embryons.
Toutefois, un seul se développait jusqu’au terme, aboutissant à la naissance de Thaddeus, en bonne santé. Ce cas établit un record mondial de durée de congélation aboutissant à une naissance vivante. Par ailleurs, l’événement rappelle la robustesse de la cryoconservation sur plusieurs décennies. Cependant, il ravive des questions éthiques concernant la parentalité différée, l’adoption biologique et les liens fraternels décalés. Notamment, Thaddeus a désormais une sœur biologique âgée de trente ans.
Déjà, en 2022, des jumeaux étaient nés d’embryons congelés en 1992. Dès lors, médecins et juristes évaluent les implications familiales et sociales d’un tel décalage temporel. Enfin, les parents soulignent qu’ils souhaitaient simplement accueillir un enfant, sans recherche de record, ce qui replace l’intention au cœur du débat.
