Vers un nouveau souffle pour l’hôpital Sainte Marguerite à Hyères ?

Le tribunal de Toulon examine l’offre d’Almaviva Santé : personnel soulagé mais prudent


Le 6 mai 2025, le tribunal de commerce de Toulon s’est penché sur l’avenir de l’hôpital privé Sainte Marguerite à Hyères. Ce dernier, à l’arrêt depuis un incendie partiel en mai 2024, pourrait être repris par le groupe Almaviva Santé. Cette offre de rachat intervient dans un contexte d’urgence. L’établissement est placé en redressement judiciaire et ses 271 salariés vivent depuis un an dans l’incertitude.

Un établissement fragilisé mais essentiel au territoire

Avec 150 lits, un chiffre d’affaires dépassant les 19 millions d’euros en 2024 et une équipe dévouée, Sainte Marguerite représentait jusqu’à l’année dernière un pilier local de l’offre de soins. L’incendie ayant partiellement détruit l’infrastructure a eu des conséquences immédiates : mise en activité partielle du personnel, arrêt des soins, perte de recettes.

La procédure judiciaire en cours depuis des mois maintient le personnel dans l’attente. Pour les patients, c’est une fermeture brutale de l’un des rares pôles médicaux privés du bassin hyérois. Face à cet enjeu, l’arrivée d’un acteur structurant comme Almaviva Santé peut apparaître comme une issue crédible.

Almaviva Santé, un poids lourd en ordre de marche

Le groupe Almaviva Santé, fondé en 2007 par Bruno Marie, compte aujourd’hui 45 établissements répartis dans toute la France — du Sud à l’Île-de-France en passant par la Guadeloupe et même le Canada. Sa stratégie : croissance externe par acquisition ciblée d’établissements en difficulté mais à fort potentiel.

Depuis l’arrivée du fonds Antin Infrastructure Partners en 2016, Almaviva dispose d’une capacité d’investissement renforcée. Son modèle repose sur la mutualisation des moyens, l’innovation numérique (notamment par un partenariat avec Doctolib) et l’efficacité organisationnelle.

Avec 4 500 lits, 260 salles d’intervention, 5 500 salariés et 2 000 praticiens libéraux, Almaviva Santé est l’un des principaux réseaux de santé privés en France. Il maîtrise tous les segments : médecine, chirurgie, obstétrique, psychiatrie, dialyse, radiothérapie et hospitalisation à domicile.

Une stratégie d’expansion cohérente

La reprise de l’hôpital Sainte Marguerite s’inscrit logiquement dans cette stratégie d’expansion. Hyères est une zone attractive, bien située, avec une demande forte en soins. L’établissement en redressement n’est pas un poids mort : il dispose d’une infrastructure fonctionnelle partiellement intacte, d’un personnel expérimenté, et d’une patientèle fidèle.

Le projet de rachat présenté au tribunal par Almaviva n’a pas été rendu public dans le détail, mais le groupe a déjà fait ses preuves dans des opérations similaires. Sa capacité à restructurer et redynamiser des établissements mal en point est documentée.

Un personnel soulagé mais vigilant

Depuis l’annonce de l’offre, le personnel exprime un mélange d’espoir et de prudence. Le soulagement est perceptible. Les équipes médicales et administratives veulent retravailler, rouvrir les services, retrouver leur utilité sociale. Mais la méfiance reste présente : quelles seront les conditions de reprise ? Tous les emplois seront-ils maintenus ? Quelles garanties sur les investissements à venir ?

La transparence d’Almaviva dans les prochaines semaines sera déterminante. Une reprise sans vision claire pourrait raviver les tensions et provoquer une perte de confiance durable.

Un signal fort pour le territoire hyérois

Cette opération dépasse le seul cadre de la santé. Il s’agit d’un signal politique et économique fort pour la région toulonnaise. Si Almaviva confirme sa volonté d’investir, cela pourrait inciter d’autres acteurs à renforcer leur présence dans le Var. Cela participe aussi à désengorger les structures publiques, déjà sous tension.

En période de déserts médicaux croissants, conserver un établissement privé de cette envergure à Hyères serait un gain concret pour les habitants.

Conclusion synthétique

L’hôpital privé Sainte Marguerite pourrait prochainement passer sous pavillon Almaviva Santé. Pour les 271 salariés en attente de reprise, c’est une lueur d’espoir. Le groupe privé, déjà bien implanté dans la région Sud, dispose des ressources pour relancer l’établissement. Reste à voir si le tribunal validera cette opération. La balle est désormais dans le camp de la justice commerciale.

Et vous, que pensez-vous de cette possible reprise ? Espérez-vous une réouverture rapide de l’établissement ? Partagez vos réactions en commentaire !

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