Je m’appelle Bill Haast. On m’a surnommé « Snake Man ». C’est à Miami que j’ai bâti ma réputation, en créant le Serpentarium, un lieu étrange et fascinant, où j’extrayais le venin des serpents les plus dangereux du monde. Devant un public médusé, je manipulais cobras, crotales ou mambas à mains nues, sans protection, pour recueillir leur poison dans un simple flacon recouvert de latex.
Dès les années 1950, j’ai commencé à faire quelque chose que peu auraient osé : je m’injectais moi-même de petites doses de venin. Mon objectif ? M’immuniser. Et peut-être un jour sauver des vies, grâce à un sérum universel. Ce protocole risqué a failli me tuer à plusieurs reprises. J’ai été mordu 172 fois. Mais j’ai toujours survécu.
J’ai ouvert le Serpentarium en 1947. Pendant presque quarante ans, des centaines de visiteurs assistaient à mes démonstrations. Après la fermeture du parc, j’ai fondé un laboratoire à Punta Gorda pour produire du venin destiné à la recherche médicale. Le venin de serpent est précieux : il peut permettre de développer des traitements contre des maladies graves, comme le cancer ou les AVC.
À chaque morsure, la douleur était brutale. Pourtant, je retournais toujours auprès de mes serpents. Ce n’était pas une passion morbide. C’était une quête scientifique, une volonté de comprendre et de maîtriser un poison ancestral. Je n’ai jamais cherché la célébrité ni les records. Le Guinness Book m’avait inscrit pour avoir survécu au plus grand nombre de morsures. Mais ce n’était pas un trophée.
Je suis mort à 100 ans. Pas dans les crocs d’un serpent, mais dans mon lit. Peut-être que le venin m’a sauvé. Peut-être pas.
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