Un test d’alcoolémie positif après une madeleine
La semaine dernière, à Mont-de-Marsan, un contrôle routier a pris une tournure inattendue. Un jeune homme, testé à l’éthylotest après avoir mangé une madeleine, a été déclaré positif. Pour vérifier l’anomalie, les policiers présents ont eux-mêmes goûté au même gâteau… avant d’obtenir des résultats similaires.
Cet incident a soulevé une question troublante : certains aliments du quotidien peuvent-ils faire échouer un test d’alcoolémie, même sans consommation d’alcool réelle ?
Une fermentation discrète mais bien réelle
Depuis plusieurs années, des chercheurs alertaient sur la présence d’alcool dans certains produits courants. Cette présence pouvait être d’origine naturelle, mais aussi industrielle. À force de transformations et de recettes complexes, certains aliments se sont chargés d’alcool, à des taux parfois mesurables.
En particulier, la fermentation de produits comme le pain au levain, le kéfir, les yaourts ou encore les fruits très mûrs génère naturellement de petites quantités d’éthanol. Ce phénomène, bien connu des microbiologistes, reste méconnu du grand public.
Des ajouts industriels non signalés
Les industriels, quant à eux, ajoutent parfois volontairement de l’alcool pour des raisons pratiques : conservation, extraction d’arômes, ou amélioration de la texture. L’exemple du pain de mie est révélateur. Dans certains cas, de l’alcool y est pulvérisé pour ralentir l’apparition des moisissures. Les pâtisseries industrielles comme les génoises ou les brioches peuvent contenir jusqu’à 1 % d’alcool, sans que cela ne soit toujours signalé.
Les aliments concernés en détail
Plusieurs aliments posent question. Voici une liste non exhaustive :
- Pain de mie : alcool ajouté pour la conservation, parfois détectable à l’odeur.
- Pâtisseries industrielles : génoises, brioches, madeleines, contenant de l’alcool comme solvant pour les arômes.
- Jus de fruits : s’ils fermentent, notamment une fois ouverts, ils peuvent atteindre 0,8 g/l d’alcool.
- Fruits très mûrs : bananes ou raisins contiennent parfois jusqu’à 0,4 % d’alcool.
- Produits fermentés : kéfir, yaourt, pain au levain. En théorie sans effet, mais contenant des traces.
Exemples d’aliments où l’alcool se cache
L’alcool caché peut fausser les contrôles
Bien que les quantités soient faibles, elles peuvent fausser un test d’alcoolémie effectué immédiatement après ingestion. L’éthanol encore présent dans la bouche, ou dans l’air expiré, suffit à tromper un appareil non médicalisé.
C’est précisément ce qui s’est produit à Mont-de-Marsan. Le test n’a pas détecté l’alcoolémie réelle du conducteur, mais l’alcool résiduel dans sa cavité buccale. La situation aurait pu entraîner des conséquences administratives lourdes, à tort.
Un étiquetage parfois flou
La réglementation n’impose pas toujours la mention de la présence d’alcool sur l’étiquette, surtout lorsqu’il s’agit de traces. Cela complique la tâche des personnes qui souhaitent éviter strictement l’alcool pour des raisons de santé, de foi ou de profession.
Des précautions simples à adopter
Il est donc conseillé, pour les personnes concernées, d’attendre plusieurs minutes après avoir consommé un aliment potentiellement alcoolisé avant de se soumettre à un test d’alcoolémie. Mieux vaut également lire attentivement les étiquettes, même si celles-ci ne garantissent pas une transparence totale.

des madeleines bretonnes?