Les négociations ont basculé à Édimbourg
La semaine dernière, les États-Unis et l’Union européenne ont signé un nouveau cadre commercial après trois jours intenses de discussions en Écosse. Le président Donald Trump et Ursula von der Leyen ont présenté cet accord comme un tournant historique dans les relations transatlantiques.
Depuis son retour au pouvoir, Trump cherchait à rebattre les cartes du commerce mondial. Il visait des accords bilatéraux qui privilégient l’économie américaine. Ce texte, bien que qualifié de « préliminaire », impose déjà des tarifs douaniers significatifs sur les produits européens.
Les consommateurs américains sous pression
Les nouvelles taxes touchent directement les importateurs et, par ricochet, les ménages américains. Avec 15 % de droits de douane sur une grande partie des biens européens, les prix à la consommation devraient grimper. Un produit importé à 100 $ coûtera désormais 115 $ avant marge.
Dans un contexte d’inflation persistante, cette hausse est mal accueillie. De nombreux citoyens expriment leur colère face à ce qu’ils perçoivent comme un affaiblissement de leur pouvoir d’achat.
Une victoire politique pour Donald Trump
Trump a tenu parole : refonder les accords commerciaux au profit des États-Unis. Il annonce des dizaines de milliards de dollars de recettes supplémentaires grâce à ces nouvelles taxes. Les analystes, cependant, restent prudents.
Un premier rapport de Capital Economics estime une baisse de 0,5 % du PIB européen, signe d’un rapport de force favorable à Washington. Mais tout pourrait basculer selon les prochaines statistiques économiques américaines.
L’Union européenne divisée et sous tension
Le texte doit encore être approuvé par les 27 membres de l’UE. Or, plusieurs voix discordantes émergent. La France et la Hongrie dénoncent une capitulation politique. Le Premier ministre français François Bayrou a parlé d’un « jour sombre pour l’unité européenne ».
L’Allemagne, bien que modérée, s’inquiète déjà des conséquences pour son industrie automobile. Avec ses marques phares (Volkswagen, BMW, Mercedes), elle redoute des pertes massives.
L’industrie automobile allemande pénalisée
Les constructeurs allemands seront particulièrement touchés. L’ancien tarif américain de 27,5 % a été abaissé à 15 %, mais cette réduction reste insuffisante pour compenser les coûts supplémentaires. La VDA, principale fédération du secteur, prévoit plusieurs milliards d’euros de pertes annuelles.
Les industriels américains soulagés… mais prudents
Pour les constructeurs automobiles américains, la baisse des droits de douane européens – de 10 % à 2,5 % – est un signal positif. Cela pourrait ouvrir davantage le marché européen. Mais la complexité de leurs chaînes de production, notamment en Amérique du Nord, freine l’enthousiasme.
Les véhicules assemblés au Mexique ou au Canada restent taxés à 25 % par Trump, soit plus que les véhicules européens. Un paradoxe qui pourrait nuire à leur compétitivité.
Les marchés rassurés, l’euro en hausse
Wall Street, les Bourses européennes et asiatiques ont salué l’annonce. Le climat d’incertitude a laissé place à un cadre stable, même s’il reste à détailler. Pour les investisseurs, toute prévisibilité est bonne à prendre.
L’énergie américaine en position dominante
Trump a confirmé des achats européens massifs de gaz naturel liquéfié, de pétrole et d’uranium américain pour un montant de 750 milliards de dollars. Ursula von der Leyen parle d’un « réalignement stratégique » pour sortir de la dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie.
L’industrie pharmaceutique européenne déstabilisée
Le flou persiste sur l’inclusion ou non des médicaments dans le nouveau tarif de 15 %. Von der Leyen affirme qu’ils sont concernés. Trump, lui, soutient le contraire. Cette ambiguïté fragilise un secteur crucial, notamment en Irlande et au Danemark, où les laboratoires redoutent une perte de compétitivité.
L’aéronautique et les secteurs stratégiques épargnés
Parmi les rares gagnants clairs : l’aéronautique. Avions, pièces détachées, certains produits chimiques et agricoles échappent aux droits de douane. L’UE espère élargir ce type d’exemption aux secteurs viticole et des spiritueux dans les prochains jours.
