Guerre fiscale transatlantique : la riposte américaine qui ébranle le libre-échange


Juillet 2025, les États-Unis ont instauré un tarif uniforme de 15 % sur les produits européens, brisant un équilibre commercial patiemment construit depuis les Accords du GATT de 1947. Jamais, depuis la fin du blocus de Berlin ou l’adoption de l’euro, une telle mesure unilatérale n’avait ouvertement visé les partenaires de l’Union européenne. Cette décision brutale, officialisée par la Maison Blanche lors d’un communiqué du Département du Commerce, marque un tournant protectionniste assumé par l’administration américaine sous pression électorale.

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Cette volte-face s’explique par une volonté affichée de réindustrialisation des États-Unis, combinée à une stratégie de bras de fer face à une Europe jugée trop passive sur le plan économique. En dénonçant un « déséquilibre systémique », le président américain a réaffirmé sa détermination à défendre “chaque emploi manufacturier menacé par les importations déloyales”. Les mécanismes sont simples : frapper les produits européens à leur entrée sur le marché américain par une taxe directe, non récupérable, à hauteur de 15 %. Cette décision, sans précédent depuis les années Reagan, place les entreprises européennes dans une situation défavorable sur le marché nord-américain.

La brutalité de ce revirement interroge sur son efficacité à long terme. À Bruxelles, la présidente de la Commission européenne a dénoncé “une atteinte grave à l’esprit des accords commerciaux multilatéraux”, évoquant des mesures de rétorsion envisagées à l’automne. Derrière les chiffres se cache une guerre économique larvée, aux conséquences systémiques. Si la TVA européenne — entre 17 et 27 % selon les pays — frappe indistinctement tous les produits, importés ou non, elle ne saurait être comparée à une arme douanière. Elle est, en effet, récupérable par les entreprises dans la chaîne de valeur, contrairement au tarif américain qui s’abat comme une sanction. Dans cette impasse, certains économistes proposent une double solution : abaisser la TVA à un taux plancher uniforme de 5 % pour relancer la compétitivité intérieure, et instaurer une taxe miroir de 15 % sur les produits américains, à titre de réciprocité commerciale.


« Neutralité fiscale ou nationalisme économique ? »


Qui peut croire que l’économie mondiale sortira indemne de cette surenchère ? Que fera l’Allemagne, première puissance exportatrice d’Europe, face à une telle entrave commerciale ? Comment les PME françaises pourront-elles résister à ce choc frontal ? Que deviendra l’idée même de marché ouvert dans un monde où la fiscalité devient l’arme préférée des gouvernements ? Et surtout, que vaut encore la notion d’équité si l’Europe persiste à se saborder au nom d’un multilatéralisme trahi ?

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