Le week-end dernier, la police autrichienne a escorté une manifestation d’extrême droite dans le centre de Vienne, suscitant une vague de critiques. Malgré une mobilisation de plusieurs mois, la marche de la mouvance identitaire n’a rassemblé qu’environ 400 personnes. Parmi eux, des militants venus d’Allemagne, de France, des Pays-Bas ou de Suisse, certains liés à des condamnations pour violences. Le cortège a scandé des slogans comme « Deutschland den Deutschen » et arboré des symboles interdits, déclenchant plusieurs signalements pour incitation à la haine.
Depuis plusieurs années, la mouvance identitaire cherchait à s’imposer dans l’espace public autrichien. Elle misait sur des thèses comme le « grand remplacement » ou la « remigration » pour légitimer sa présence. Mais ces idées, bien que relayées à l’international, peinaient à rassembler en Autriche. La contre-manifestation, beaucoup plus fournie, a donné lieu à des dizaines d’interpellations, 200 verbalisations et 50 gardes à vue, souvent dénoncées comme disproportionnées.
Le lendemain, un autre épisode a choqué l’opinion. Près de la frontière slovène, un camp éducatif antifasciste organisé sur le site mémoriel du Peršmanhof a été violemment investi par des forces spéciales. Des vidéos montrent des jeunes pris de court par une intervention musclée. Ce lieu, marqué par un massacre commis par les SS en 1945, est un symbole fort pour la minorité slovène de Carinthie. Source
Les autorités n’ont toujours pas clarifié les motifs réels de l’opération, invoquant tour à tour des infractions au code du camping ou à la réglementation environnementale. Les critiques fusent, notamment sur l’usage d’un hélicoptère et de 30 agents lourdement armés. Une évaluation a été annoncée, sans calmer les voix qui rappellent : en Autriche, l’antifascisme n’est pas un délit, mais une valeur constitutionnelle. Source
