Ils n’ont pas encore 65 ans, mais déjà, ils fourmillent d’activités. Ces jeunes retraités ne veulent plus seulement profiter de leur temps libre : ils veulent le donner.
« J’ai bossé 40 ans, je voulais du repos. Mais au bout de trois mois, je tournais en rond. Aujourd’hui, je suis bénévole dans deux assos, et je revis », sourit Jean-Claude*, ancien technicien.
Comme lui, de plus en plus de nouveaux retraités consacrent leurs vacances à des causes utiles. Loin des clichés de la retraite oisive ou du camping-car, ils s’engagent dans des actions concrètes : aide alimentaire, accueil touristique, soutien scolaire, animations culturelles…
Une dynamique post-Covid
Ce mouvement s’est accéléré après la crise sanitaire. La solitude, les confinements, les remises en question ont laissé des traces. Mais aussi des envies de lien, de contribution, de sens.
« La pandémie a été un choc. Maintenant, je veux rendre ce que la vie m’a donné », confie Josiane*, 62 ans, ex-comptable devenue animatrice de randonnées solidaires.
De nombreuses structures associatives ont observé cette transformation.
« Ce sont souvent des profils très compétents, autonomes, disponibles. Ils nous apportent un vrai souffle », explique Claire* R., coordinatrice pour une association de protection animale.
Une offre variée… et structurée
Les associations ne s’y trompent pas. Elles proposent des missions taillées sur mesure : accompagnement de personnes âgées, chantiers participatifs, tutorat numérique, cuisine solidaire…
Certaines villes organisent même des plateformes de mise en relation entre jeunes retraités et initiatives locales. Le bouche-à-oreille, les réseaux sociaux et les maisons de quartier jouent un rôle majeur.
« On a besoin de monde, et eux ont besoin de se sentir utiles. C’est un deal gagnant-gagnant », résume un responsable de festival.
Du temps… et des compétences
L’une des grandes richesses de ces nouveaux bénévoles ? Leur savoir-faire. D’anciens artisans, infirmiers, cadres, fonctionnaires… Ils arrivent avec une expérience professionnelle précieuse.
« Je donne des cours d’informatique à des jeunes décrocheurs. C’est ce que je faisais en entreprise, mais maintenant, je le fais à ma manière. »
Cette reconversion douce vers l’utilité sociale permet aussi d’adoucir le choc du départ à la retraite, souvent redouté.
Un modèle d’avenir ?
D’après une enquête nationale publiée en juin 2025, près de 42 % des retraités de moins de 65 ans déclarent avoir participé à une action bénévole régulière cette année, contre 28 % en 2019. La tendance pourrait se renforcer avec l’arrivée massive des générations du baby-boom dans les années à venir.
Les pouvoirs publics y voient un levier potentiel d’action sociale et de cohésion.
« Ce sont des gens qui veulent faire du bien. Donnons-leur les moyens de le faire », estime un sociologue toulonnais.
*Les prénoms ont été modifiés.
