Travail au noir : le business discret qui alimente l’été

Ils débarrassent les tables, vendent des glaces, plantent des parasols, font tourner des cuisines entières. Mais beaucoup ne figurent sur aucune fiche de paie. Le travail au noir est devenu un rouage invisible mais bien réel de la saison estivale.

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Élodie*, 19 ans, pensait avoir trouvé un « petit boulot sympa » pour juillet-août. Résultat : pas de contrat, paiement en liquide, horaires flous.

« J’étais contente de gagner un peu d’argent. Mais si je me blesse, je n’ai rien. »

Le tourisme, terrain fertile pour la fraude

L’été, la demande explose. Les restaurateurs, plagistes, loueurs, traiteurs cherchent de la main-d’œuvre rapide, peu exigeante, souvent jeune.
Et beaucoup contournent les règles. Par habitude, par économie, ou faute de candidats déclarés.

« C’est un système tacite. Tu bosses, on te file 50 ou 60 € cash, et tu reviens demain. »

Le phénomène touche aussi des retraités au RSA, des étrangers sans papiers, des étudiants sans contrat. Aucun reçu, aucun droit, aucune garantie.

Un business invisible, mais massif

Difficile d’évaluer l’ampleur réelle du travail dissimulé. Les contrôles sont rares. Le fisc et l’Urssaf manquent de bras, surtout en été.
Mais les syndicats estiment que jusqu’à un emploi saisonnier sur quatre serait concerné.

Le profil type ?

  • Moins de 25 ans
  • Pas d’expérience
  • Besoin d’argent rapide
  • Pas informé des droits

Et parfois, aucun recours possible.

« J’ai bossé dix jours. Puis ils m’ont dit de ne plus revenir. Je n’ai rien eu. Pas même un merci », raconte Andy* un jeune saisonnier.

Des risques lourds, des sanctions légères

Pour les employeurs, la tentation est grande. Et le risque, limité. Une amende, une régularisation. Rien de très dissuasif.
Mais pour les travailleurs, c’est une double peine : aucune couverture, aucun chômage, pas de retraite. Et une peur constante d’être dénoncé.

« Je dors dans une tente, je fais 12 heures par jour, je suis payé au noir. Je ne peux rien dire. Je suis sans papiers. »

Des associations tentent d’alerter, de conseiller. Mais l’omerta règne. Beaucoup préfèrent se taire que perdre une opportunité, aussi fragile soit-elle.

Une loi connue, mais contournée

Le Code du travail est clair : toute prestation doit être déclarée. Même courte. Même ponctuelle. Même payée en liquide.
Mais sur le terrain, les pratiques s’adaptent. Faux stages, CDD antidatés, contrats non signés, emplois « bénévoles »…
La loi est là, mais contournée.

*Les prénoms ont été modifiés.

Un commentaire sur « Travail au noir : le business discret qui alimente l’été »

  1. Pendant qu’on se tape les charges et les contrôles, certains font travailler au black sur les chantiers voisins à 5€/h. La concurrence est déloyale, et l’État ferme les yeux !

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