Attiré à Londres, il a été séquestré pendant neuf heures
Un jeune coiffeur belge a été attiré à Londres dans un piège sordide. Quentin Cepeljac, 21 ans, pensait passer un week-end romantique dans un appartement de luxe. Il s’est retrouvé ligoté, menacé avec des machettes et délesté de ses effets personnels. Ses agresseurs réclamaient 500 000 £. Il n’avait que 2 000 £.
Cette affaire, révélée devant le tribunal d’Isleworth, révèle une organisation bancale mais violente. L’opération avait été planifiée depuis plusieurs semaines via TikTok et Instagram, où le jeune homme avait été contacté par une fausse influenceuse.
Une cible naïve pour un projet criminel amateur
Depuis plusieurs mois, Quentin s’était laissé séduire par les échanges en ligne. La jeune femme, Davina Raaymakers, 18 ans au moment des faits, se présentait comme issue d’une famille fortunée. Elle lui promettait un séjour romantique à Londres.
En réalité, derrière cette façade, se cachaient Adlan Haji, 28 ans, Alexander Khalil, 30 ans, et Omar Sharif, 24 ans. Tous vivaient à Londres et espéraient extorquer une somme massive, croyant leur victime riche grâce au trading de cryptomonnaie.
Un appartement de rêve… transformé en cave de l’horreur
À son arrivée, Quentin a été conduit non pas dans un penthouse, mais dans une chambre en sous-sol à Shepherd’s Bush. Là, il a été menacé avec des armes blanches, frappé et séquestré pendant neuf heures.
Les agresseurs, après avoir découvert que son portefeuille crypto contenait à peine 6,71 £, ont exprimé leur surprise : « Are you kidding me ? », a crié l’un d’eux. Leurs exigences ont vite chuté de 500 000 £ à 50 000 £, puis 2 000 £, le montant qu’il avait en compte courant.
Un dispositif criminel vite démasqué
Le plan a vacillé dès que Quentin a été contraint d’appeler un ami en Belgique pour demander de l’argent. Au lieu de céder, ce dernier a contacté la police belge. Grâce à cette alerte, Scotland Yard a été prévenue en temps réel.
Le lendemain, Quentin a été ramené à St Pancras pour prendre un Eurostar. Là, la Flying Squad l’attendait. Il a guidé les enquêteurs jusqu’à l’Airbnb, vidé de tout mais nettoyé à la javel. Trois mois plus tard, tous les suspects étaient interpellés.
Une bande désorganisée, un calvaire bien réel
Malgré leur amateurisme — l’un des ravisseurs a même dû quitter les lieux à 19h30 à cause d’un bracelet électronique — les violences infligées ont laissé des séquelles. Quentin souffre aujourd’hui de stress post-traumatique. Il a déclaré avoir peur de sortir seul ou de faire confiance à des femmes.
Tous les accusés ont plaidé coupable de chantage. Le parquet a requis de lourdes peines. La juge Nicola Shannon KC a rappelé que le chantage est passible de 14 ans de prison.
Un cas inédit pour la Flying Squad
« C’est la première fois qu’on traite une affaire de ce genre impliquant un ressortissant étranger piégé au Royaume-Uni », a déclaré l’inspecteur Jim Holland. Il a salué la réactivité du témoin belge et la coordination internationale.
L’affaire illustre les dangers liés à l’illusion des réseaux sociaux et la vulnérabilité de jeunes influençables face aux manipulations en ligne. Source
