Syrie : 1.100 morts et 130.000 déplacés après une semaine d’horreur
En sept jours, les combats à Soueïda ont fait plus de 1.100 morts et déplacé 130.000 personnes. Les affrontements ont éclaté entre des groupes druzes, des Bédouins et les forces sunnites du régime. Dès l’annonce du cessez-le-feu, les habitants ont envahi les rues, soulagés, avant de découvrir l’ampleur du désastre. Carcasses calcinées, ruines fumantes, corps mutilés : la joie a vite cédé à l’effroi.
Depuis plusieurs jours, la ville restait coupée d’eau, d’électricité et de vivres. Le premier convoi humanitaire n’est arrivé que tardivement. La population, rassemblée sur les places publiques, montrait des clichés d’exécutions et dénonçait des massacres méthodiques. À l’ouest, un ingénieur lançait un appel désespéré aux ONG : « Il n’y a plus de services publics, l’hôpital est à l’arrêt. »
Les tensions religieuses étaient anciennes. Les communautés druzes de la région s’inquiétaient depuis des mois d’une possible offensive. Israël, redoutant des débordements à sa frontière, a brièvement réagi. Le conflit, bien que localisé, traduit un climat plus large de violences communautaires en Syrie, sur fond de fractures géopolitiques persistantes.
Selon des témoignages recueillis par les médias locaux, des villages entiers ont été brûlés, pillés, parfois vidés de leurs habitants. Un homme de 66 ans parlait d’exécutions sommaires, d’enfants affamés, et d’un abandon général. Le gouvernement syrien peine à fournir l’aide promise, aggravant la colère et la peur. Source
Bombardements massifs sur Kiev avant la visite du ministre français
Des frappes russes ont visé plusieurs quartiers de Kiev dans la nuit de dimanche à lundi, provoquant la mort d’un civil. L’attaque a mobilisé des centaines de drones et des dizaines de missiles, selon les autorités ukrainiennes. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, s’est rendu sur place quelques heures plus tard pour constater les dégâts.
Depuis plusieurs semaines, Moscou renforçait ses frappes sur les infrastructures stratégiques ukrainiennes. L’armée russe ciblait notamment les zones urbaines et les systèmes énergétiques, anticipant une intensification du soutien militaire occidental à Kiev. Cette visite du ministre français s’inscrivait dans un effort diplomatique visant à réaffirmer la solidarité européenne.
Kiev redoutait une nouvelle vague d’attaques à l’approche de discussions internationales prévues à Bruxelles. Le déplacement du ministre Barrot avait été préparé de longue date, dans un climat tendu entre la Russie et les alliés de l’Ukraine. Malgré les alertes aériennes, la visite a été maintenue, renforçant symboliquement la présence française dans la région. Source
Libéria : une vaste campagne lancée pour juger enfin les crimes de guerre
Le 19 juillet, le Liberia a lancé à Monrovia une campagne de sensibilisation pour créer un tribunal chargé de juger les crimes commis pendant les deux guerres civiles. Cette initiative, portée par le Bureau pour l’établissement d’un tribunal pour les crimes de guerre et les crimes économiques (OWECC), s’est tenue en présence de centaines de citoyens, de représentants de la CEDEAO et d’organisations de défense des droits humains.
Depuis des années, les victimes réclamaient justice pour les massacres, tortures, viols et enrôlements d’enfants soldats survenus entre 1989 et 2003. La Commission vérité et réconciliation avait recommandé en 2009 la création d’une juridiction spécifique, mais ces propositions restaient bloquées. L’influence persistante d’anciens chefs de guerre et le manque de volonté politique avaient freiné le processus.
L’élection du président Joseph Boakai en janvier 2024 a marqué un tournant. Son gouvernement a remis la question de la justice transitionnelle au cœur de l’agenda national. Le tribunal devrait voir le jour en 2027, précédé d’un tribunal anti-corruption dès novembre 2026. La campagne d’information, prévue dans les 15 régions du pays, a pour but de préparer les populations aux mécanismes de participation citoyenne.
L’ONU soutient activement cette démarche, estimant qu’elle renforce la confiance dans les institutions. Pour les organisateurs, il s’agit d’un moment crucial. « Nous devons être dans chaque coin du pays », a martelé le directeur de l’OWECC. Source
Léon XIV fustige les frappes à Gaza et dénonce une « barbarie insoutenable »
Le pape Léon XIV a vivement condamné dimanche les dernières frappes israéliennes à Gaza, survenues jeudi, qui ont tué trois personnes dans la seule église catholique de la bande. Ce lieu, devenu un refuge précaire pour les chrétiens palestiniens, a été la cible d’un bombardement qualifié « d’erreur » par Israël.
Depuis plusieurs mois, le Vatican suivait avec inquiétude l’intensification des violences entre Israël et le Hamas. Le souverain pontife plaidait déjà pour une issue pacifique à un conflit dont les victimes civiles se multipliaient.
Lors de la prière de l’Angélus, Léon XIV a appelé à « la fin immédiate de la barbarie de cette guerre », dénonçant « l’usage aveugle de la force » et les attaques visant des lieux de culte.
S’adressant à la communauté internationale, il a rappelé les obligations humanitaires des États : respect des civils, interdiction des déplacements forcés et des punitions collectives.
Vendredi, un échange téléphonique avec Benjamin Netanyahu a permis au pape de réaffirmer son attachement à la protection des fidèles et des sanctuaires religieux. De son côté, le Premier ministre israélien a exprimé ses regrets, promettant une enquête.
L’attaque contre un édifice placé sous protection française a aussi provoqué une vive réaction de Paris. Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, a dénoncé un acte « inadmissible ». Source
Gaza : 93 morts après des tirs sur une distribution d’aide
Dimanche matin, des tirs israéliens ont fauché des dizaines de civils dans le secteur de Zikim, au nord-ouest de Gaza. D’après la Défense civile locale, 93 personnes ont été tuées alors qu’elles tentaient de récupérer de l’aide alimentaire. Le Programme alimentaire mondial a confirmé que l’un de ses convois a été pris pour cible dans une foule affamée.
Depuis plusieurs semaines, des habitants affirmaient que les distributions d’aide devenaient de plus en plus dangereuses. Le conflit déclenché en octobre 2023 par l’attaque du Hamas avait conduit Israël à imposer un blocus strict, aggravant une crise humanitaire déjà critique. Des milliers de Gazaouis, poussés par la faim, s’étaient habitués à affronter les risques pour obtenir un sac de farine.
L’armée israélienne a reconnu avoir ouvert le feu pour disperser la foule, évoquant une menace immédiate. Elle dément cependant le bilan de 93 morts. En parallèle, la Défense civile a signalé 23 autres décès dus à des bombardements distincts dans la même journée.
La Fondation humanitaire de Gaza, soutenue par Israël et les États-Unis, a récemment été accusée d’opérations opaques et de tensions autour des distributions. Certaines ONG refusent désormais de collaborer avec elle. De leur côté, les civils racontent les scènes de chaos : tirs aléatoires, familles entassées, et enfants morts de faim.
Dans le centre de Gaza, l’armée israélienne a aussi lancé des appels à l’évacuation. Des familles déracinées fuient vers le sud sans destination claire, alors que le pape Léon XIV dénonce « la barbarie » des violences. La population, déjà déplacée à plusieurs reprises, survit dans l’incertitude. Source
Plus de 300 civils tués au Soudan : vers une guerre oubliée mais utile ?
Le week-end dernier, plus de 300 civils ont été tués au Soudan dans des affrontements entre les Forces de soutien rapide et l’armée régulière. Depuis deux ans, le pays s’enfonçait dans une guerre interne de plus en plus violente, née d’une rivalité entre deux chefs militaires.
Initialement perçue comme une lutte de pouvoir, cette guerre s’est transformée en conflit d’anéantissement, à la fois militaire, politique et ethnique. La capitale Khartoum est dévastée. À El-Fasher, 800 000 civils sont pris au piège. Dans le camp de Zamzam, environ 13 enfants meurent chaque jour, selon Médecins sans frontières. Les violences sexuelles se multiplient, les hôpitaux sont bombardés, et des civils sont utilisés comme boucliers humains.
La Cour pénale internationale évoque des crimes contre l’humanité. Malgré un bilan de 40 000 morts et 13 millions de déplacés, le silence domine. En réalité, ce conflit bénéficie de soutiens discrets. Les Émirats arabes unis soutiennent les rebelles via la Libye. L’armée, elle, reçoit des drones turcs, de l’aide iranienne et un appui technique de Téhéran.
L’Égypte, la Russie et la Chine y défendent leurs intérêts. Pendant ce temps, les puissances occidentales, préoccupées ailleurs, observent à distance. Ce silence n’est pas accidentel : il reflète une stratégie globale où l’oubli devient un choix politique. Source
Moscou rejette l’ouverture des négociations proposée par Kiev
La semaine dernière, Moscou a écarté toute concession avant un éventuel troisième cycle de pourparlers avec Kiev. Malgré une proposition ukrainienne visant à reprendre les discussions, le Kremlin a confirmé son refus de modifier ses exigences initiales. Ces dernières, jugées inacceptables par Kiev, incluent la cession de quatre régions ukrainiennes et la fin de l’aide militaire occidentale.
Depuis plusieurs mois, Moscou répétait qu’une issue pacifique restait envisageable, mais à condition que ses objectifs soient pleinement atteints. Le président Vladimir Poutine avait en effet affirmé vouloir « un règlement pacifique rapide », tout en insistant sur la difficulté du processus. Son porte-parole, Dmitri Peskov, a réaffirmé dimanche que la position russe restait « claire et inchangée ».
À Kiev, le président Volodymyr Zelensky appelait pourtant à relancer les négociations. Il espérait initier un échange sur les prisonniers dès la semaine prochaine, selon les propositions de Roustem Oumerov, secrétaire du Conseil de sécurité. Mais pendant ce temps, les combats se poursuivaient sans relâche, notamment dans la région de Prokrovsk, théâtre d’intenses affrontements dimanche.
Les précédentes rencontres à Istanbul n’avaient produit aucun accord concret, si ce n’est des échanges de corps et de captifs. Pourtant, la partie ukrainienne persiste à vouloir intensifier les discussions diplomatiques. Le Kremlin, lui, campe sur ses positions, rendant tout cessez-le-feu improbable à court terme. Source
RDC : accord de paix signé à Doha, mais les divergences éclatent déjà
En fin de semaine dernière, Kinshasa et le M23 ont signé à Doha une déclaration de principes pour un cessez-le-feu permanent dans l’est de la République démocratique du Congo. L’accord, parrainé par le Qatar, a fixé un calendrier très serré pour parvenir à un traité de paix global d’ici le 18 août 2025. Mais dès la signature, des divergences majeures ont ressurgi.
Depuis plusieurs mois, la RDC cherchait à formaliser un dialogue avec l’Alliance Fleuve Congo, dont le M23 constitue l’épine dorsale, malgré une hostilité affichée. L’accord signé au Qatar marque une reconnaissance implicite de cette coalition, pourtant jugée illégitime par Kinshasa jusqu’alors.
La tension porte sur un point central : le retrait des troupes rebelles. Si le gouvernement congolais exige un départ immédiat des localités occupées, le M23 évoque seulement un « gel des lignes de front ». Cette distinction sémantique révèle un désaccord profond. Le secrétaire du M23 à Doha a affirmé que la rébellion ne se retirerait « pas d’un seul mètre », contredisant l’esprit même du cessez-le-feu.
Cette rupture d’interprétation complique la suite des pourparlers. Alors que l’accord prévoit le retour des réfugiés et la mise en place d’un mécanisme de surveillance, l’absence d’engagement clair sur les zones occupées menace l’ensemble du processus. L’opinion congolaise s’interroge : comment restaurer l’autorité de l’État sans retrait militaire ? Source
