La semaine dernière, l’Autorité des marchés financiers a enjoint le groupe Bolloré à lancer une OPA sur Vivendi. Cette injonction fait suite à un arrêt de la cour d’appel de Paris, rendu en avril 2025, reconnaissant un contrôle de fait exercé par Vincent Bolloré sur Vivendi via sa gouvernance. Jusqu’alors, l’AMF n’identifiait pas Bolloré comme actionnaire de contrôle, bien que son groupe détienne environ 30 % du capital, y compris les actions autodétenues.
Depuis fin 2024, la scission de Vivendi avait cristallisé les tensions entre actionnaires. Si la majorité l’avait approuvée, certains minoritaires, notamment le fonds CIAM, l’avaient vivement contestée. Ces divergences avaient nourri une bataille juridique de plusieurs mois.
Conformément à l’article 236-6 du règlement général de l’AMF, le groupe Bolloré doit désormais déposer une offre publique d’achat dans un délai de six mois, suivie d’une éventuelle offre publique de retrait. Si cette opération aboutit, Vivendi pourrait être retiré de la Bourse, à condition que le seuil de contrôle soit atteint.
Le coût de l’opération dépendra du prix d’offre retenu, avec des estimations allant au-delà de 2,5 milliards d’euros. Toutefois, la Cour de cassation doit encore statuer, Vivendi ayant formé un pourvoi contre l’arrêt d’appel. L’offre, sans remettre en cause la scission, pourrait générer d’importantes compensations pour les actionnaires minoritaires.
Le titre Vivendi a bondi jusqu’à 13 % en séance après l’annonce de cette décision.
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