À La Crau, Céline loue son logement l’été pour s’en sortir

Céline, 43 ans, vit à La Crau. Enfin… elle y vit quand les touristes ne sont pas là. Depuis la fin juin, son propre appartement est devenu un logement saisonnier. Elle, dort chez une amie, sur un canapé-lit, entre des cartons et un ventilateur trop bruyant.

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« Si je ne le loue pas en juillet et août, je finis dans le rouge », confie-t-elle.

Assistante indépendante, Céline travaille par missions, avec des revenus irréguliers. L’été, l’activité chute. Alors, depuis trois ans, elle loue son deux-pièces du proche du centre-ville de La Crau à des vacanciers. Une solution qui la met mal à l’aise, mais qui est devenue incontournable.

Une organisation bien rodée

Avant l’arrivée des locataires, Céline range tout. Les photos, les papiers, les vêtements. Elle laisse une bouteille de vin, des serviettes propres, un mot de bienvenue. Elle gère les arrivées, le ménage, les clés, les lessives.

Entre deux séjours, elle revient quelques heures. Pas pour se reposer, mais pour remettre en ordre. Son été, elle le passe en transit : entre une amie, un bout de famille, parfois dans sa voiture, « au frais » sur un parking ombragé de La Moutonne.

La location de survie

À La Crau comme ailleurs, de plus en plus de résidents précaires louent leur logement principal l’été. Ils ne sont ni multipropriétaires, ni spéculateurs. Juste des habitants qui n’arrivent plus à suivre.

« Avec les locations, je récupère jusqu’à 1800 € sur deux mois. C’est presque deux mois de revenus », calcule Céline.

Sans cette ressource, elle ne pourrait plus payer ses charges. Elle n’en est pas fière, mais elle ne voit pas d’alternative.

La double peine

L’été, Céline voit les vacanciers défiler dans son propre logement, les valises qui claquent, les cris des enfants heureux. Et elle, dehors.

« Je ne suis pas jalouse. Mais parfois, j’ai du mal à me dire que c’est chez moi. »

Elle avoue avoir déjà hésité à tout arrêter. Mais les charges augmentent, les clients sont toujours là, et sa vie professionnelle reste instable.

À La Crau, la tension immobilière ne cesse d’augmenter. Et les plateformes comme Airbnb proposent une échappatoire précaire, mais efficace.

Le logement, un bien devenu temporaire

Céline est dans les clous : elle respecte la limite des 120 jours de location par an, ne loue que sa résidence principale, et déclare ses revenus. Mais cette situation la ronge.

« Je vis à La Crau depuis dix ans. Et aujourd’hui, je suis étrangère dans ma propre ville, au moins deux mois par an. »

C’est le deuxième cas que Presse83 enregistre où des personnes, contraintes par la dureté du quotidien, sacrifient leur confort pour survivre dans la société. N’hésitez pas à nous contacter pour témoigner de votre situation.

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