Chers amis, bien le bonjour.
Pour ce mois de juillet, on va faire une chronique un peu différente, un peu plus personnelle. Oui, je vais faire un peu dans le nombrilisme — j’aime bien raconter ma vie (lol, comme disent les boomer).
Il y a peu, je prends la voiture de ma femme pour aller chercher des packs de bière, parce qu’en temps normal, je suis plutôt à moto. Je préfère. Mais bon, pour les packs, c’est compliqué, hein.
Pas envie de connecter mon tél en Bluetooth, donc je mets la radio. En voiture, j’écoute soit France Musique, soit Radio Classique, mais le plus souvent, c’est Radio Active, qui est pour moi la seule radio intéressante dans la région.
Là, justement, je mets Radio Active. Je roule tranquille. Un peu de dub, un morceau new wave, et puis, soudain… je tombe sur un OVNi, un truc vraiment singulier. Un son que je ne connais pas, mais qui me percute direct.
Ça sonne comme une musique des années 70, mais avec une touche bien moderne.
Une super basse, un chant en français avec un accent anglo-saxon, un solo de guitare qui décolle et une batterie qui groove sec.
Je me dis : Mais c’est quoi ce truc ?!
Ni une ni deux, je me range prudemment sur le bas-côté. Oui, je suis un conducteur très sérieux. Je sors mon téléphone pour lancer l’appli qui reconnaît les morceaux. Et là, jackpot : le groupe s’appelle Population II. Déjà, rien que le nom me plaît.
Clignotant, direction le dépanneur (oui, le dépanneur, pas le supermarché — vous allez comprendre pourquoi). Sur le parking, je sors les écouteurs, lance l’appli musicale, cherche Population II, mets le son à fond… et go to Babylon.
Je rentre dans le magasin en lévitation. Je suis le mec le plus heureux du monde. Je marche à dix centimètres du sol, complètement porté par la musique. Je ne fais plus attention à rien : ni aux rayons, ni aux gens, ni même à ce que je suis venu chercher. Je suis en voyage. Complètement ailleurs.
Bon, je finis par faire mes courses quand même. Je passe à la caisse (sans les écouteurs, je suis bien élevé), et je reprends la voiture… sans musique cette fois, juste pour garder en tête cette sensation magique.
Alors voilà : Population II, groupe canadien (d’où le terme « dépanneur », CQFD), c’est ma grosse claque du mois de juillet.
On pourrait écrire des pages sur leur style, leurs inspirations, leur côté psyché, prog, free, fuzzé, mais moi ce que j’ai vécu, c’est une vraie redécouverte musicale. Comme quand, ado les oreilles musical vierge, je tombais par hasard sur un album, et que je restais scotché.
Il y a ce mélange de vintage et de moderne, cette énergie brute mais maîtrisée.
Les morceaux donnent l’impression d’être des jams improvisés, mais une écoute attentive révèle une structure bien pensée, des transitions ciselées, une maîtrise réelle.
Je vous conseille donc chaudement l’album « Maintenant ou Jamais » (et le reste de leur petite discographie aussi : quelques EP, un album précédent…). De quoi passer le mois de juillet avec la meilleure des compagnies musicales.
À bientôt, bande de nazes.
— Bill Ottomo
