Les courses de chevaux en Mongolie et la question des enfants jockeys

La semaine dernière, la Mongolie a été le théâtre d’un événement tragique lors d’une course de chevaux traditionnelle. Un jeune jockey a été grièvement blessé, relançant le débat sur la sécurité des enfants dans ces compétitions. Cet incident a mis en lumière une pratique ancienne, profondément ancrée dans la culture mongole, mais qui soulève de plus en plus de questions.

Une tradition culturelle en question

Les courses de chevaux, avec des enfants jockeys, font partie intégrante du patrimoine culturel mongol. Chaque année, des milliers de chevaux et d’enfants participent à ces courses, notamment lors du festival Naadam, qui célèbre la révolution populaire. Les enfants, souvent âgés de 5 à 13 ans, s’entraînent pendant des mois pour ces compétitions, où les chevaux parcourent des distances allant de 12 à 28 kilomètres à travers les steppes.

Cependant, ces dernières années, le nombre de courses a augmenté, notamment en dehors du festival traditionnel de Naadam. Ces courses supplémentaires, souvent organisées par des associations d’entraînement de chevaux ou des propriétaires de chevaux riches, se déroulent parfois dans des conditions climatiques extrêmes, comme en hiver, où les températures sont bien en dessous de zéro. Ces conditions augmentent considérablement les risques de blessures et d’autres problèmes de santé pour les jeunes jockeys.

l’UNESCO a inscrit le sport traditionnel mongol du « morin uraldaan » (course de chevaux) sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

Les risques pour les enfants jockeys

Les courses de chevaux en Mongolie sont devenues un sujet de préoccupation croissante en raison du nombre croissant d’accidents graves, parfois mortels, impliquant des enfants jockeys. En 2006, un forum national a été organisé pour la première fois pour discuter de cette question, avec le soutien du Programme international pour l’élimination du travail des enfants (IPEC) de l’Organisation internationale du Travail (OIT). Ce forum a rassemblé plus de 100 enfants jockeys, des entraîneurs de chevaux et des représentants d’organisations sportives pour discuter des moyens d’assurer la sécurité et la protection des enfants jockeys.

Selon une étude menée par la Commission nationale des droits de l’homme de Mongolie (NHRCM), avec le soutien de l’IPEC, un nombre substantiel de cas d’enfants jockeys ayant subi des blessures graves, parfois mortelles, ont été recensés au cours des trois années précédant le forum. L’étude a révélé que les courses de chevaux devenaient de plus en plus un problème de violation des droits des enfants.

Les mesures de protection

En réponse à ces préoccupations, des mesures ont été proposées pour améliorer la protection des enfants jockeys. Parmi celles-ci, on trouve l’amélioration de la protection juridique des enfants jockeys, l’imposition et l’application de normes de sécurité, la mise en place de régimes d’assurance, des examens médicaux avant les courses et un système de récompense pour les enfants jockeys. Il a également été suggéré d’interdire les courses par des températures inférieures à zéro degré et d’augmenter l’âge des enfants jockeys pour les courses commerciales.

Un mémorandum de coopération a été signé pour une durée de trois ans entre le Comité national des sports, le Département national pour les enfants, la Commission des droits de l’homme et trois grandes associations d’entraîneurs de chevaux. Les parties se sont engagées à améliorer les lois sur l’organisation des courses de chevaux, à assurer la protection juridique des enfants jockeys, à collecter et analyser des informations sur les blessures, et à surveiller la mise en œuvre des lois pertinentes.

Les défis à venir

Malgré ces efforts, la protection des enfants jockeys reste un défi de taille. La Mongolie, avec ses vastes steppes et sa tradition nomade, est un pays où les chevaux jouent un rôle central dans la vie quotidienne. Les courses de chevaux sont non seulement un sport, mais aussi une partie essentielle de la culture et de l’identité nationale.

Cependant, il est crucial de trouver un équilibre entre la préservation de ce patrimoine culturel et la protection des droits et de la sécurité des enfants. Les autorités mongoles, avec le soutien d’organisations internationales comme l’OIT, continuent de travailler sur des solutions pour garantir que les enfants jockeys puissent participer à ces courses dans des conditions sûres et respectueuses de leurs droits. Source

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