Haïti en 2025 : un pays à feu et à sang, une diaspora abandonnée

Attention : contenu visuel extrêmement violent.

Par Richard Poilroux – mai 2025


Des témoignages directs et des sources vérifiées

Les faits relatés ici sont issus de témoignages directs recueillis au sein de la diaspora haïtienne en République dominicaine. Ils sont corroborés par des reportages de la presse française (Le Monde, Libération, Le Figaro, Ouest-France), des rapports officiels de l’ONU et de l’OMS, ainsi que des vidéos authentifiées filmées par des correspondants haïtiens.

Les images ont été capturées par des correspondants haïtiens, notamment Miseline Maxime. de ‘Canal Bleu’ et ‘Radio Motivation’.

Une spirale de violence incontrôlable

Mai 2025. Haïti est aujourd’hui sous le contrôle quasi total de groupes criminels. La violence atteint des sommets inédits. Selon le rapport trimestriel de la mission politique des Nations Unies en Haïti (BINUH), plus de 1 600 personnes ont été tuées entre janvier et mars 2025.

Déjà en 2024, l’ONU recensait :

  • 5 600 morts liés à la violence (+20 % par rapport à 2023),
  • 1 500 enlèvements,
  • 6 000 cas de violences liées au genre, dont 69 % d’agressions sexuelles,
  • Une hausse de 70 % du nombre d’enfants soldats enrôlés de force.

Plus d’un million de personnes sont aujourd’hui déplacées, soit une augmentation de 48 % par rapport à septembre 2024.

Source : Le Figaro – 30 avril 2025


Les femmes et les enfants en première ligne

Les familles monoparentales sont les premières victimes. Les femmes subissent des viols collectifs accompagnés d’actes de barbarie. Les enfants, parfois dès l’âge de 10 ans, sont enrôlés de force par les gangs. Ils sont utilisés en première ligne lors des affrontements, sacrifiés sans scrupules.

Lire aussi :
Le Monde – 9 décembre 2024
Le Figaro – 25 novembre 2024

Les hôpitaux sont pillés, souvent à l’arrêt. Des vidéos atroces montrent des policiers assassinés en pleine rue, leurs corps mutilés sous l’œil impassible des passants.

Voir également : RFI – 17 novembre 2024


Port-au-Prince : ville la plus violente au monde

La capitale, Port-au-Prince, est désormais contrôlée à 80 % par les gangs. Les quartiers autrefois relativement protégés, comme Pétion-Ville (où se situent les ambassades), sont désormais ciblés.

Les ambassades, dont celle de France, ont cessé de recevoir du public. Plus aucun visa ne peut être délivré.

Source : Ouest-France

Depuis 2024, Port-au-Prince est classée ville la plus violente au monde.

Source : Classement 2024


République dominicaine : d’un refuge à un piège

Pendant des décennies, la République dominicaine a été un refuge pour des milliers d’Haïtiens fuyant la violence. Cette époque semble révolue.

Un mur frontalier est en construction, et depuis plusieurs mois :

  • Les visas pour les Haïtiens ne sont plus délivrés,
  • Le bureau chargé des titres de séjour a été fermé,
  • Les enfants haïtiens nés sur le sol dominicain ne peuvent plus obtenir la nationalité.

Depuis l’automne 2024, 10 000 expulsions par semaine sont recensées.


Une chasse à l’homme insoutenable

Les expulsions, d’abord « administratives », se sont transformées en rafles brutales :

  • Des mères sont arrêtées dans la rue et expulsées sans leurs enfants restés à la maison.
  • Des ouvriers sont arrêtés sur leur lieu de travail.
  • Même des fidèles participant à la messe sont arrêtés.

Récemment, des perquisitions sont menées dans les logements, et des femmes haïtiennes sont embarquées avec leurs nourrissons.

Les personnes arrêtées sont entassées dans des centres sans eau ni nourriture, en attente de leur expulsion dans des conditions qui nous rappelle les heurs les plus sombres.

Une femme haïtienne a accouché sur les marches de l’hôpital après avoir été refusée à la maternité.

Les conditions de transport sont inhumaines : camions surchauffés, non ventilés, saturés d’excréments et d’urine. Une vidéo témoigne d’une femme enceinte repoussée d’un hôpital, contrainte d’accoucher sur les marches du bâtiment.


Exécutions extrajudiciaires et groupuscules fascistes

Des vidéos authentifiées montrent des policiers dominicains abattre des réfugiés haïtiens sans motif apparent, leurs corps traités avec une cruauté révoltante.

Les images ont été capturées par des correspondants haïtiens, notamment Miseline Maxime. de ‘Canal Bleu’ et ‘Radio Motivation’.

Pire encore : des groupes fascistes dominicains, comme l’Ordre Dominicain Ancien, organisent des expéditions punitives. Fin avril 2025, ils ont tenté de prendre d’assaut le quartier haïtien de Bavalo à Punta Cana. Il a fallu l’intervention de l’armée dominicaine pour éviter un lynchage collectif.


Une situation ignorée du monde

Haïti est en train de sombrer sous les yeux du monde. La République dominicaine, loin d’être un havre de paix, devient le théâtre d’une épuration silencieuse. Les réfugiés haïtiens n’ont plus d’issue.

Face à ce drame humain, il est urgent que la communauté internationale ouvre les yeux. L’indifférence tue autant que les balles.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *