Détournement d’avion : pourquoi la Suisse n’a pas réagi en 2014 ?

Le 17 février 2014, un avion d’Ethiopian Airlines a été détourné vers Genève par son copilote en quête d’asile. Alors que l’appareil survolait la Suisse, les Forces aériennes françaises et italiennes sont intervenues. Mais côté suisse, aucune réaction immédiate : les avions de chasse n’étaient tout simplement pas disponibles hors horaires de bureau.

Cette limitation surprenante s’expliquait par une politique d’austérité appliquée depuis plusieurs années. Le gouvernement suisse, contraint par des restrictions budgétaires, n’assurait alors la surveillance aérienne que du lundi au vendredi, entre 8 h et 17 h. Une situation critiquée à l’époque, notamment pour les risques encourus en cas d’urgence hors de ces plages horaires.

Face à la pression internationale et aux débats internes, des réformes ont été amorcées. Depuis janvier 2021, la Suisse a enfin mis en place une permanence aérienne complète. Deux avions de combat sont désormais prêts à décoller en quelques minutes, de jour comme de nuit, 7 jours sur 7.

Ce changement illustre un virage stratégique dans la politique de sécurité nationale. Il marque la fin d’une époque où la neutralité suisse s’accompagnait d’une vulnérabilité technique. La nouvelle doctrine vise à réaffirmer la souveraineté de l’espace aérien helvétique, quel que soit le moment de la menace.

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