Pourquoi la mystérieuse ligne Wallace divise-t-elle encore les scientifiques ?

La ligne Wallace intrigue toujours. Invisible sur les cartes touristiques, elle fend pourtant l’Indonésie en deux mondes biologiques distincts. À l’ouest, la faune asiatique. À l’est, celle venue d’Australie. En franchissant les 35 kilomètres qui séparent Bali de Lombok, Alfred Russel Wallace, naturaliste britannique, remarque une rupture nette de biodiversité. À ses yeux, la différence est plus marquée que celle entre l’Angleterre et le Japon.

Cette limite, tracée au XIXe siècle, ne doit rien au hasard. Les plaques tectoniques, les courants marins et la profondeur des mers ont empêché les espèces de se croiser. L’Indonésie devient ainsi un laboratoire naturel, figé par l’histoire géologique. Wallace formalise cette séparation dans un exposé en 1859, puis sur une carte en 1863. En 1868, Thomas Henry Huxley baptise cette frontière « ligne Wallace » et ajuste son tracé : seules certaines îles comme Palawan restent du côté asiatique.

Mais la ligne Wallace ne fait pas consensus. Dès le milieu du XIXe siècle, d’autres naturalistes y apportent des nuances. Muller, Murray, Lydekker, Sclater, Weber : chacun trace sa propre frontière, en fonction des mammifères, des poissons ou des zones arides. Ces divergences révèlent la complexité de la région et l’impossibilité de fixer une ligne unique.

Le débat continue. Où finit l’Asie ? Où commence l’Océanie ? La ligne Wallace n’est pas une frontière stricte, mais une zone de transition biologique. Elle incarne la difficulté de découper le vivant sur une carte.

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