Philippe Labro est mort ce 4 juin 2025 à 88 ans. Il emporte avec lui une part vivante de la culture médiatique française. Atteint d’un cancer, il aura travaillé jusqu’à ses derniers mois. Son parcours, unique par sa diversité, incarne cette génération de journalistes bâtisseurs.
Né en 1936 à Montauban, Labro s’initie tôt à l’écriture. En 1951, il gagne un concours du Figaro. C’est le déclencheur. Dès lors, il enchaîne les collaborations : Europe 1, France-Soir, Paris Match, Marie-France. Journaliste curieux, il part aux États-Unis, observe, apprend, rapporte. Il est sur place lors de l’assassinat de Kennedy. Un choc dont il fait récit. Labro ne raconte pas seulement : il fabrique du lien entre le monde et la France.
À partir de 1985, il pilote les programmes de RTL. Quinze ans d’influence radiophonique. Puis, en 2005, il cofonde Direct 8, futur C8. Il y anime jusqu’en février 2025 L’essentiel chez Labro, ultime point d’ancrage dans un paysage audiovisuel qu’il aura tant contribué à dessiner.
L’écrivain aussi laisse sa trace. Une vingtaine de romans, deux fois finaliste du Goncourt. Il filme également : sept longs-métrages de 1969 à 1984, souvent avec Belmondo ou Trintignant. Il écrit même des chansons pour Hallyday, Gainsbourg, Birkin ou Mitchell.
Labro se disait « homme-orchestre ». À juste titre. Il incarnait ce pont entre journalisme, création et production. Il laisse une épouse, Françoise Coulon, et quatre enfants. Mais au-delà de sa famille, c’est une génération qui perd une voix. Une voix pleine d’élan, de travail, de mémoire.
Et vous, quel souvenir gardez-vous de Philippe Labro ? Commentez ci-dessous.