Début juillet 2025, l’Organisation mondiale de la santé a dévoilé une offensive fiscale mondiale inédite. Lors d’une conférence à Séville, elle a exhorté les États à augmenter d’au moins 50 % le prix réel de l’alcool, du tabac et des boissons sucrées d’ici 2035. Cette mesure, portée par l’initiative « 3 d’ici 2035 », s’inscrit dans un contexte de crise sanitaire globale, marquée par la hausse continue des maladies non transmissibles.
Depuis plusieurs années, l’OMS jugeait insuffisantes les politiques de prévention. L’organisation militait déjà pour une taxation accrue des produits nocifs à la santé publique. Avec cette annonce, elle entend freiner la progression des pathologies chroniques telles que le diabète, les cancers et les maladies cardiovasculaires, qui causent plus de 75 % des décès dans le monde.
L’enjeu est également budgétaire. Face à la réduction de l’aide au développement et à l’endettement croissant des États, ces « taxes santé » pourraient générer jusqu’à 1 000 milliards de dollars d’ici 2035. Une manne destinée à renforcer les systèmes de santé. L’OMS estime que cette stratégie permettrait d’éviter 50 millions de décès prématurés sur 50 ans.
Des pays comme la Colombie ou l’Afrique du Sud ont déjà adopté ces mesures avec succès. En revanche, les industries concernées dénoncent une politique inefficace, notamment contre l’obésité et les addictions. Le débat est relancé.
Et vous, pensez-vous qu’augmenter les prix fera vraiment changer les comportements ?