Le pont de Crimée de nouveau visé : que cherche réellement Kiev ?
Le mardi 3 juin 2025, à l’aube, une attaque sous-marine a visé l’un des piliers du pont de Crimée, ouvrage reliant la Russie continentale à la péninsule annexée. Cette action revendiquée par les services secrets ukrainiens (SBU) intervient dans un contexte d’escalade militaire. Deux jours plus tôt, une série d’attaques de drones visait déjà des installations de l’aviation russe. Cette opération démontre la volonté de Kiev de frapper les points névralgiques du dispositif logistique russe.
Une attaque discrète, mais ciblée
Selon le SBU, l’explosion a été provoquée à 4h44, heure locale. L’engin, équivalent à 1 100 kg de TNT, aurait causé de « graves dégâts » à la structure submergée du pont. Si les autorités russes parlent de dommages mineurs, la vidéo publiée par Kiev montre clairement une détonation importante au niveau d’un pilier.
Les experts s’accordent sur le fait que, même sans effondrement visible, ces attaques fragilisent l’intégrité globale de l’infrastructure.
Le pont, cible symbolique et stratégique
Construit après l’annexion de la Crimée en 2014, le pont de Kertch est devenu une vitrine du pouvoir russe. Long de 19 kilomètres, il permet le transport de troupes, de blindés et de munitions vers le front sud.
Pour l’Ukraine, sa destruction partielle ou sa mise hors service ralentirait considérablement les capacités logistiques ennemies. C’est aussi un symbole fort que Kiev cherche à ébranler.
Réactions immédiates et lectures opposées
Aucune victime civile n’a été signalée. Le trafic a été suspendu quelques heures, puis rétabli. Les autorités russes minimisent les dégâts et parlent d’« acte terroriste ». À l’inverse, les services ukrainiens insistent sur le fait que la structure serait en « état d’urgence ».
Les images satellites ou indépendantes manquent encore pour trancher, mais sur le plan psychologique, le message est clair : aucun point n’est intouchable.
Une guerre d’usure qui vise l’image du Kremlin
Ce n’est pas la première attaque contre ce pont. En octobre 2022, un camion piégé l’avait déjà endommagé. En juillet 2023, ce sont des drones navals qui avaient été utilisés. Cette nouvelle offensive s’inscrit donc dans une stratégie récurrente : frapper l’orgueil et les lignes arrières russes.
Les enjeux dépassent le terrain militaire
Si les destructions réelles restent à évaluer, l’impact géopolitique est immédiat. Moscou renforce la sécurité du pont, tout en tentant de rassurer la population. Kiev, de son côté, continue d’user de frappes ciblées pour désorganiser le dispositif russe, sans entrer dans une guerre frontale directe.
Une logique asymétrique assumée
L’Ukraine, en infériorité militaire conventionnelle, développe des capacités d’attaque de précision. Cela lui permet de compenser un déséquilibre en frappant des infrastructures difficiles à défendre. Cette stratégie, couplée à une guerre de l’information, devient une arme redoutable dans la durée.
L’attaque du 3 juin 2025 contre le pont de Crimée s’inscrit dans une logique assumée : fragiliser la logistique russe tout en envoyant un message politique fort. Ce type d’opération, même sans dommages spectaculaires, perturbe les certitudes stratégiques du Kremlin. Reste à savoir jusqu’où Kiev pourra poursuivre cette guerre psychologique sans déclencher une réponse massive.
Et vous, pensez-vous que ces attaques peuvent réellement influencer le cours du conflit ? Réagissez en commentaire.