Nestlé accusé : Avez-vous bu de l’eau minérale vraiment naturelle ?

Que s’est-il passé exactement ?

L’association UFC-Que Choisir a lancé, le 3 juin 2025, plusieurs actions judiciaires contre Nestlé Waters. En cause : la vente d’eaux dites « minérales naturelles » ayant subi des traitements interdits. Les marques concernées sont parmi les plus connues du marché : Perrier, Vittel et Contrex.

Selon la législation, une eau minérale naturelle doit être pure à la source et ne subir aucun traitement de désinfection. Or, Nestlé aurait utilisé pendant plusieurs années des procédés tels que les ultraviolets, le charbon actif et l’ultrafiltration. L’objectif affiché était « d’assurer la sécurité sanitaire », mais ces méthodes violent les critères définis par la réglementation.

Des actions judiciaires contre Nestlé et l’État

Face à ce qu’elle qualifie de « tromperie à grande échelle », l’UFC-Que Choisir a saisi la justice sur plusieurs fronts :

  • En référé d’heure à heure devant le tribunal de Nanterre : pour exiger le retrait et le rappel des produits concernés, ainsi que l’interdiction de leur vente.
  • Une plainte pénale visant Nestlé Waters pour pratiques commerciales trompeuses et falsifications aggravées.
  • Une plainte devant la Cour de justice de la République, ciblant plusieurs membres actuels ou passés du gouvernement.

L’association met en cause une inaction prolongée des autorités, qu’elle assimile à de la complicité. Parmi les personnalités visées : Agnès Pannier-Runacher, Roland Lescure, Aurélien Rousseau et Agnès Firmin-Le Bodo.

Un État accusé d’avoir couvert Nestlé

Un rapport de la commission d’enquête sénatoriale publié en mai 2025 a aggravé le dossier. Il révèle que des pratiques interdites ont été dissimulées par les autorités. Pire : certains rapports auraient été modifiés sur demande de Nestlé, afin d’atténuer l’ampleur des contaminations des sources.

Selon les sénateurs, Nestlé aurait engrangé plus de 3 milliards d’euros en quinze ans grâce à cette pratique. L’eau prétendument naturelle était vendue jusqu’à 200 fois plus cher que l’eau du robinet.

Une stratégie commerciale troublante

En pleine tempête médiatique, Nestlé Waters a lancé en 2024 une nouvelle marque : « Maison Perrier ». Cette boisson pétillante aromatisée peut, légalement cette fois, subir des traitements de désinfection. Mais la ressemblance visuelle avec la marque Perrier entretient une confusion persistante chez les consommateurs.

Les procédures se multiplient

Des plaintes sont également en cours contre d’autres acteurs du marché, comme Sources Alma, propriétaire de Cristaline, St-Yorre et Vichy Célestins. À Paris, plusieurs enquêtes ont été ouvertes pour « tromperie » sur la nature des produits vendus.

L’affaire des eaux Nestlé pourrait bien marquer un tournant dans la régulation des produits de grande consommation. À la croisée des intérêts industriels, de la santé publique et de la confiance des citoyens, ce dossier illustre les limites du contrôle de l’État. Reste à savoir si la justice ira jusqu’au bout.

Et vous ? Faites-vous encore confiance aux grandes marques d’eau en bouteille ? Donnez votre avis en commentaire.

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