Le drame d’un jeune espoir du rugby français
Le 7 août 2024, la vie de Mehdi Narjissi, jeune joueur du Stade Toulousain, s’est arrêtée tragiquement sur la plage de Dias Beach, au sud de l’Afrique. Ce jour-là, les joueurs de l’équipe de France U18 participaient à une séance de récupération dans une mer réputée dangereuse. Le corps de Mehdi n’a jamais été retrouvé.
Les conditions météorologiques étaient connues : vagues de 3 à 4 mètres, température de l’eau glaciale (12 °C), et forts courants d’arrachement. Malgré cela, la séance a bien eu lieu. Une décision que la Fédération française de rugby (FFR) elle-même qualifie aujourd’hui d’« inadaptée » dans un rapport interne sévère.
Une mise en examen lourde de sens
Le 16 mai 2025, Robin Ladauge, préparateur physique, a été mis en examen pour homicide involontaire. Le 2 juin, ce fut au tour de Stéphane Cambos, ancien manager des U18. Tous deux sont accusés d’avoir pris des décisions ayant mis en danger la vie des joueurs. Ces procédures, ouvertes par le parquet d’Agen, visent à établir les responsabilités précises avant tout éventuel renvoi devant un tribunal.
L’enquête révèle des fautes organisationnelles
L’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) a souligné dans un rapport administratif des « fautes graves » dans la gestion du séjour. L’accueil des mineurs aurait dû faire l’objet de précautions renforcées. Pourtant, selon les conclusions, aucune analyse de risque sérieuse n’a précédé l’activité en mer.
Le ministère des Sports a suspendu les encadrants concernés à la demande de la FFR, dans l’attente des suites judiciaires.
Une riposte judiciaire engagée
Stéphane Cambos, mis en cause, ne reste pas sans réaction. Il a porté plainte contre la FFR pour dénonciation calomnieuse. Il conteste fermement les conclusions de l’enquête fédérale, estimant avoir suivi les protocoles en vigueur et agi dans l’intérêt de la préparation physique des jeunes.
La FFR dans la tourmente
Ce drame relance le débat sur la sécurité dans le sport de haut niveau, notamment pour les jeunes. Les encadrants ont-ils sous-estimé les risques ? Ont-ils manqué de prudence ou étaient-ils mal informés ? La FFR, déjà affaiblie par d’autres polémiques, voit sa gestion remise en cause.
Le décès de Mehdi Narjissi reste une plaie ouverte pour le rugby français. Au-delà de l’émotion, l’affaire pose une question essentielle : peut-on garantir la sécurité des jeunes en stage à l’étranger ? La justice tranchera. En attendant, les familles, les clubs et les institutions cherchent des réponses.
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