En moins de deux jours, l’armée malienne a subi deux assauts d’ampleur sur deux fronts stratégiques. Lundi matin, un groupe armé présumé djihadiste a visé un camp militaire à Tombouctou ainsi que l’aéroport de la ville. Ce raid coordonné intervient quelques heures après une attaque sanglante contre le camp de Boulkessi, dans le centre du pays, qui aurait coûté la vie à une soixantaine de militaires selon certaines sources locales.
D’après l’état-major malien, les forces armées ont déjoué une tentative d’infiltration au camp de Tombouctou et repoussé une attaque à l’arme lourde sur l’aéroport. L’armée affirme avoir neutralisé 14 assaillants et interpellé 31 suspects. Aucun bilan officiel des pertes militaires ou civiles n’a encore été diffusé, mais la situation reste tendue dans la région.
Les tirs nourris entendus dans la ville et les obus lancés à proximité de l’aéroport ont ravivé les souvenirs douloureux de l’occupation djihadiste de 2012. À cette époque, Tombouctou avait subi de lourdes exactions avant sa libération par l’armée française en janvier 2013.
À Boulkessi, les combats de dimanche ont été particulièrement violents. Une source sécuritaire évoque un repli tactique des FAMA après avoir résisté « jusqu’au dernier souffle ». D’autres soldats seraient toujours portés disparus.
Depuis 2012, le Mali est en proie à une insécurité chronique liée aux groupes armés affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique. La présence russe, notamment celle du groupe Wagner, a remplacé l’appui français, sans enrayer l’instabilité.
Les autorités n’ont toujours pas communiqué de stratégie claire pour contenir cette recrudescence d’attaques. Le pays semble plus que jamais à la croisée des chemins.
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