« Le Prince », traduction française de l’ouvrage « Il Principe » ou « De Principatibus », est un traité politique écrit au début du XVIe siècle par Nicolas Machiavel. Homme politique et écrivain florentin, Machiavel y analyse comment devenir prince et le rester. Il s’appuie sur des exemples de l’histoire antique et de l’histoire italienne de son époque. Contrairement aux traités classiques adressés aux rois, « Le Prince » ne donne pas de conseils moraux. Au contraire, il recommande parfois des actions contraires aux bonnes mœurs. Cette approche a souvent été accusée d’immoralisme, donnant lieu à l’épithète « machiavélique ». Cependant, l’ouvrage a connu une grande postérité et a été loué et analysé par de nombreux penseurs.
Machiavel a écrit « Le Prince » entre juillet et décembre 1513, dans sa métairie de Sant’Andrea in Percussina. Il y était exilé après avoir été déchu de sa charge de fonctionnaire de la République de Florence. En novembre 1512, quelques mois après l’instauration d’une monarchie à Florence par les Médicis, Machiavel fut emprisonné puis exilé. C’est dans cette période d’isolement qu’il rédigea son œuvre. Dans une lettre à son ami Francesco Vettori, Machiavel décrit son processus d’écriture : « Le soir venu, je pénètre dans le sanctuaire antique des grands hommes de l’antiquité. Je ne crains pas de m’entretenir avec eux, et de leur demander compte de leurs actions. Ils me répondent avec bonté ; et pendant quatre heures j’échappe à tout ennui, j’oublie tous mes chagrins, je ne crains plus la pauvreté, et la mort ne saurait m’épouvanter ; je me transporte en eux tout entier. »
La fonction de l’écriture du « Prince » est discutée par la critique. Alors qu’il était admis classiquement que l’ouvrage était issu d’une inspiration soudaine pour rentrer dans la faveur de la monarchie, Claude Lefort le considère comme un travail de longue haleine. Lefort s’appuie sur la lettre à Vettori et sur les rapports diplomatiques de Machiavel. Il voit dans « Le Prince » une pensée politique appuyée sur l’Histoire, et non une simple flatterie envers le prince. De plus, Lefort considère « Le Prince » comme antérieur aux « Discours sur la première décade de Tite-Live », un autre ouvrage de Machiavel.
« Le Prince » comporte 26 chapitres. Dans le premier chapitre, Machiavel classe les différents États en républiques et monarchies, ces dernières étant soit héréditaires, soit nouvelles. Il évoque les événements récents en Italie, notamment les agissements de César Borgia en Romagne et les intrigues des Sforza dans le Milanais. Les chapitres suivants étudient les moyens de conquérir et de conserver le pouvoir. Machiavel se prononce en faveur d’une conscription nationale plutôt que l’usage de mercenaires. Les chapitres XV à XXIII exposent des conseils relatifs à la conservation du pouvoir, dénués de morale. Enfin, les derniers chapitres dévoilent les intentions de l’auteur : ces conseils doivent permettre de libérer et d’unifier l’Italie. Source
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