Une étude récente révèle la présence inquiétante de chlorure de vinyle monomère (CVM) dans les réseaux d’eau potable français. Quelles sont les implications pour la santé publique et pourquoi les autorités tardent-elles à réagir ?
Le chlorure de vinyle monomère : un danger invisible
Le chlorure de vinyle monomère (CVM) est un gaz organique incolore, très volatil et faiblement soluble dans l’eau. Principalement utilisé dans la fabrication du polychlorure de vinyle (PVC), il est classé comme cancérogène certain pour l’homme par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). Des études ont établi un lien entre l’exposition au CVM et des cancers du foie, notamment l’angiosarcome hépatique et le carcinome hépatocellulaire.
Des canalisations en PVC en cause
Entre les années 1960 et 1980, de nombreuses canalisations en PVC ont été installées en France. Avec le temps, ces conduites peuvent libérer du CVM dans l’eau potable. Selon une étude publiée le 16 janvier 2024 par Gaspard Lemaire, doctorant en sciences politiques, plusieurs centaines de milliers de Français consomment quotidiennement une eau contaminée par cette substance cancérogène.
Une réaction tardive des autorités sanitaires
Ce n’est qu’en 2007 que les analyses de CVM ont été intégrées aux contrôles sanitaires de l’eau potable. En 2010, une campagne nationale pilotée par l’ANSES a été menée pour diagnostiquer la situation. Malgré ces initiatives, la présence de CVM dans l’eau du robinet dépasse encore la limite réglementaire de 0,5 µg/L dans plusieurs milliers de communes. Les autorités sanitaires peinent à mettre en place des mesures efficaces pour remédier à cette contamination.
Des solutions coûteuses et complexes
Le remplacement des canalisations en PVC est la solution la plus pérenne pour éliminer le CVM de l’eau potable. Cependant, ce chantier représente un investissement financier considérable pour les collectivités locales. En attendant, des mesures temporaires, comme la purge des réseaux ou le tubage des canalisations, sont mises en place, mais elles ne constituent pas des solutions durables.
Un problème de santé publique négligé
Malgré les risques avérés pour la santé, la contamination de l’eau potable par le CVM reste largement méconnue du grand public. Les autorités sanitaires n’ont pas suffisamment informé les populations concernées, et les mesures prises jusqu’à présent sont insuffisantes pour garantir la sécurité sanitaire de l’eau distribuée.
Un article rédigé par Gaspard Lemaire, doctorant en sciences politiques, a suscité une vive controverse. Publié dans la revue scientifique Earth le 16 janvier 2024, cet article révèle une pollution massive des canalisations d’eau potable par le chlorure de vinyle monomère (CVM). Selon Lemaire, les canalisations en PVC installées entre les années 1960 et 1980 contiennent des résidus de chlorure de vinyle monomère (CVM), une substance gazeuse reconnue comme cancérogène par le Centre international de recherche sur le cancer. Depuis les années 1980, la quantité de CVM dans le PVC a été considérablement réduite, éliminant ainsi le risque. De plus, les nouvelles canalisations sont souvent fabriquées en polyéthylène haute densité (PEHD).
La présence de chlorure de vinyle monomère dans les réseaux d’eau potable français constitue une menace sérieuse pour la santé publique. Il est impératif que les autorités prennent des mesures rapides et efficaces pour remplacer les canalisations contaminées et informer les populations concernées. La transparence et la proactivité sont essentielles pour restaurer la confiance des citoyens dans la qualité de l’eau qu’ils consomment. Source