La tentative des enquêteurs sud-coréens d’arrêter Yoon Suk-yeol, président suspendu, soulève des questions cruciales sur l’équilibre des pouvoirs et l’État de droit. Vendredi dernier, une opération massive, impliquant le Bureau d’enquête sur la corruption des hautes personnalités (CIO) et plus de 80 policiers, a échoué face à la résistance acharnée de la garde rapprochée de Yoon.
Installés dans la résidence présidentielle du quartier de Hannam à Séoul, les agents de sécurité ont formé un rempart humain pour empêcher toute arrestation. Malgré des altercations, les enquêteurs n’ont pu accéder à leur cible, et le mandat d’arrêt reste en suspens.
Cette situation inédite met en lumière des tensions institutionnelles. Yoon Suk-yeol, suspendu mais toujours chef de l’État en attente de la décision de la Cour constitutionnelle, est accusé d’avoir tenté d’imposer la loi martiale le 3 décembre, un acte perçu comme un coup de force antidémocratique.
Le CIO a jusqu’au 6 janvier pour exécuter le mandat, mais l’intervention est juridiquement contestée par les avocats de Yoon. Ils affirment que la résidence présidentielle, classée installation secret-défense, ne peut être investie sans autorisation spéciale.
En parallèle, des partisans fervents de Yoon continuent de camper près de sa résidence, organisant des veillées et scandant des slogans. Leur mobilisation reflète une fracture politique profonde en Corée du Sud, où le soutien au président déchu se mêle à des craintes d’un basculement idéologique.
La Corée du Nord, par la voix de son agence officielle KCNA, qualifie cette crise de « chaos politique », accentuant la pression internationale.
Alors que la date butoir approche, l’issue de cette affaire pourrait redéfinir la perception de la justice en Corée du Sud. Une arrestation marquerait un précédent historique, mais l’échec renforcerait les critiques sur l’impunité des élites.
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