L’affaire Ecorecept, impliquant son ancien PDG Stéphane Bonifay, est l’un des dossiers environnementaux les plus importants du Var. Le procès, initialement prévu le 1er avril 2025, a été reporté à janvier 2026. Cette affaire met en lumière des pratiques commerciales douteuses ayant potentiellement causé un préjudice environnemental estimé à 10 millions d’euros.
Stéphane Bonifay occupait jusqu’à récemment le poste de vice-président de la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) du Var. Parallèlement, il était le président-directeur général d’Ecorecept, une société spécialisée dans la gestion des déchets professionnels. Cette double casquette lui conférait une position influente dans l’économie locale.
Ecorecept : une entreprise clé dans le traitement des déchets
Ecorecept, liquidée depuis juillet 2023, avait développé une activité importante dans le secteur du traitement des déchets. Elle avait remporté plusieurs marchés publics stratégiques, notamment pour la métropole toulonnaise et l’agglomération de Brignoles. Ces contrats représentaient des enjeux financiers et environnementaux considérables.
Difficultés avant les poursuites judiciaires
Avant même les poursuites judiciaires, Ecorecept connaissait des difficultés. Stéphane Bonifay accusait le Sittomat de ne pas apporter les déchets conformes au marché établi. Cette affirmation s’inscrit dans sa stratégie de défense, contestant sa responsabilité dans les dysfonctionnements constatés.
Les accusations portées contre Stéphane Bonifay et Ecorecept incluent des infractions au code de l’environnement, blanchiment aggravé, faux et usage de faux, ainsi que gestion irrégulière de déchets. Le parquet de Draguignan a révélé ces chefs d’accusation, mettant en lumière un modèle d’affaires potentiellement frauduleux.
Un modèle d’affaires basé sur des infractions
L’enquête a révélé que Ecorecept remportait des marchés publics grâce à des tarifs très bas, rendus possibles par des violations systématiques des règles environnementales. Les inspections de la DREAL en 2023 ont découvert plusieurs dysfonctionnements majeurs, notamment l’absence de traitement adéquat des déchets et le transfert illégal de déchets vers l’Espagne.
Infractions environnementales constatées
Parmi les pratiques illicites découvertes figurent l’absence de traitement adéquat des déchets, le transfert illégal de déchets vers l’Espagne, et l’enfouissement clandestin de déchets dans une carrière à Flassans-sur-Issole. Ces pratiques représentent des violations graves du code de l’environnement.
Le procès, initialement prévu le 1er avril 2025, a été reporté à janvier 2026. Cette affaire n’est pas la seule procédure judiciaire impliquant Stéphane Bonifay. Il avait déjà été placé en détention provisoire en août 2024 pour une autre affaire, concernant la destruction de biens en bande organisée.
Impact environnemental et économique
Les conséquences de cette affaire sont considérables. Le préjudice environnemental est estimé à 10 millions d’euros. Les autorités ont procédé à la saisie de biens pour une valeur totale de 2,5 millions d’euros. La remise en conformité des sites pollués incombera probablement à une autre société, aggravant l’impact financier global.
L’affaire Stéphane Bonifay et Ecorecept illustre les problématiques complexes liées à la gestion des déchets et au respect des normes environnementales. Le report du procès à janvier 2026 prolonge l’incertitude judiciaire, mais ne diminue pas l’importance des questions soulevées par cette affaire. Les accusations mettent en lumière les tensions entre compétitivité économique et respect des normes environnementales. Le procès à venir sera observé avec attention par les acteurs du secteur de la gestion des déchets, les autorités environnementales et les collectivités territoriales concernées.
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