L’Assemblée nationale s’apprête à débattre du projet de budget de la Sécurité sociale pour 2025. Mais le Premier ministre, François Bayrou, a décidé d’utiliser l’article 49.3 de la Constitution pour imposer l’adoption des budgets de l’État et de la Sécurité sociale. Une stratégie qui soulève de vives réactions au sein de l’opposition.
Dans une interview accordée à La Tribune dimanche, François Bayrou justifie ce recours en mettant en avant l’urgence d’adopter un budget et en évoquant des négociations avec les socialistes pour éviter un blocage. « Un pays comme le nôtre ne peut rester sans budget », martèle-t-il, insistant sur la nécessité de maintenir le déficit public sous la barre des 5,4 % du PIB.
Cette annonce provoque une levée de boucliers. Jean-Philippe Tanguy, député du Rassemblement national, appelle déjà à une motion de censure, estimant que « nous devons nous associer pour faire tomber ce gouvernement ». De son côté, Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise, dénonce un coup de force et prévient : « Si le PS ne vote pas la motion de censure, il changera d’alliance politique. »
Dans ce contexte explosif, le Parti socialiste se retrouve sous pression. Ses parlementaires, qui n’ont pas encore annoncé leur position, sont les arbitres potentiels de ce bras de fer politique. Lionel Jospin, figure historique de la gauche, appelle à ne pas voter la censure, une prise de position qui suscite l’indignation au sein de LFI.
L’affrontement semble inévitable. La majorité espère que les concessions faites en commission mixte paritaire suffiront à éviter une déstabilisation du gouvernement. Reste à savoir si cette manœuvre suffira à contenir la fronde parlementaire. La motion de censure, attendue mercredi, sera un test crucial pour l’exécutif.
Que pensez-vous de cette stratégie gouvernementale ? Exprimez votre avis en commentaire !