Pendant 36 ans, jouer au flipper à New York pouvait vous coûter cher. Entre 1940 et 1976, la ville bannit totalement ces machines lumineuses. À l’origine de cette décision radicale : le maire Fiorello La Guardia. Pour lui, ces jeux n’étaient pas innocents. Il les accusait d’encourager les jeunes à gaspiller leurs économies, en les attirant dans une spirale proche des jeux de hasard.
Cette croisade morale allait bien au-delà d’une simple interdiction administrative. La Guardia mit en scène la destruction publique de milliers de machines. Certaines furent fracassées à coups de masse, d’autres jetées dans les rivières comme de vulgaires preuves à conviction. Le message était clair : le flipper, c’était le mal. Il symbolisait un vice urbain à éradiquer, au même titre que l’alcool ou le jeu clandestin.
Il fallut attendre 1976 pour que la machine à billes regagne sa place dans les cafés new-yorkais. Et cela grâce à un seul homme. Devant le conseil municipal, il prouva en direct que le flipper était un jeu d’adresse. Pas une loterie déguisée. Il contrôla la bille, enchaîna les coups, montra la logique derrière chaque mouvement. Ce plaidoyer pratique, devant témoins, fit basculer la décision. L’interdiction fut levée dans la foulée.
Cette affaire révèle une époque où la peur de la décadence morale pouvait suffire à bannir un simple loisir. Aujourd’hui, le flipper renaît dans des bars rétro, loin des soupçons de l’époque.
Et vous, connaissiez-vous cette histoire oubliée ? Dites-le-nous en commentaire.