Coup dur pour la presse libre : l’Amérique coupe l’oxygène médiatique mondial

L’annonce est passée presque inaperçue, mais elle frappe de plein fouet les bastions fragiles de la presse libre dans le monde. Les coupes drastiques décidées par l’administration Trump dans les budgets de l’USAID compromettent l’existence même de centaines de médias indépendants, en particulier en Asie, où les dictatures gagnent du terrain.

À Mae Sot, à la frontière entre la Thaïlande et la Birmanie, Su Myat dirige une équipe de journalistes birmans en exil. Leur média, Than Lwin Khet News, devait toucher 35 000 dollars pour couvrir ses dépenses. L’argent n’est jamais arrivé. Depuis, les journalistes traversent clandestinement la frontière pour rapporter les frappes aériennes de la junte et dénoncer les trafics. “C’est vital pour notre public”, dit Su Myat, malgré la peur et les dettes.

Reporters sans frontières tire la sonnette d’alarme : le classement mondial de la liberté de la presse atteint un seuil critique. Le retrait des financements américains ne touche pas seulement les journalistes du Myanmar. Les effets se propagent au Tibet, au Xinjiang, en Corée du Nord, où Radio Free Asia et Voice of America suspendent leurs émissions. Des voix essentielles pour des peuples isolés s’éteignent.

Le soutien de 268 millions de dollars qui alimentait 707 médias dans 30 pays a été supprimé. La majorité des syndicats de journalistes en Asie-Pacifique sont touchés. Les médias exilés n’ont plus de filet de sécurité.

Face à ce désengagement brutal, les syndicats appellent à diversifier les financements et renforcer les audiences. Car chaque média qui s’éteint laisse un vide, rapidement occupé par la propagande. Sans alternative crédible, les régimes autoritaires dictent le récit. Source

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