Mythe du suicide collectif des lemmings : mythe ou réalité ?
Depuis des décennies, une légende persiste dans l’imaginaire collectif : les lemmings, ces petits rongeurs des régions arctiques, se jetteraient des falaises dans des actes de « suicide collectif » pour réguler leur population. Mais qu’en est-il vraiment ? Cet article dévoile les faits scientifiques derrière cette croyance fascinante, mais erronée.
Des rongeurs mal compris, victimes d’un mythe
L’origine de cette légende remonte aux années 1950, avec la diffusion de plusieurs documentaires qui montraient des lemmings se précipitant en masse vers des précipices. La réalité ? Ces images, selon des sources fiables, étaient en fait mises en scène. En réalité, il n’y a pas de volonté de « suicide » parmi ces rongeurs, mais plutôt des comportements qui peuvent donner cette impression.
En période de surpopulation, les lemmings se déplacent en grand nombre pour trouver de nouvelles ressources. Cette densité de population élevée entraîne des bousculades accidentelles, certaines fatales. Il n’y a donc pas de conscience sacrificielle ou de stratégie de survie collective. Ce sont des mouvements instinctifs, bien plus proches de la panique que d’un acte volontaire.

La vraie raison des fluctuations de populations chez les lemmings
Contrairement aux idées reçues, le nombre de lemmings n’est pas régulé par leur « suicide ». Ces fluctuations sont principalement influencées par la prédation. En effet, les lemmings, vivant principalement dans les biomes de la toundra arctique, sont une proie facile pour de nombreux prédateurs comme les renards arctiques et les oiseaux de proie. Ces prédateurs adaptent leur reproduction à l’abondance des lemmings : plus il y a de lemmings, plus les prédateurs se multiplient, et inversement.
Ainsi, les pics de population de lemmings, suivis de déclin rapide, sont principalement dus à cette relation entre proies et prédateurs, et non à un sacrifice collectif. Les lemmings connaissent donc des cycles de population naturels, en lien avec l’écosystème, un phénomène bien connu des chercheurs spécialisés dans l’étude des biomes polaires.
À la découverte des espèces de lemmings
Le terme « lemming » désigne en fait plusieurs espèces de petits rongeurs de la sous-famille des arvicolinés, appartenant à la vaste super-famille des Muroidea, aux côtés des rats, souris, hamsters et gerbilles. Les espèces les plus connues incluent le lemming de Norvège, vivant dans les toundras du nord de l’Europe, et le lemming de Sibérie, un habitant caractéristique des plaines glacées de l’Asie septentrionale.
Ces espèces partagent des comportements migratoires spectaculaires, avec des mouvements de masse impressionnants en réponse aux conditions climatiques et à la disponibilité des ressources. Bien qu’ils ne pratiquent pas de « suicide collectif », ces mouvements sont souvent observés depuis des siècles et interprétés de façon erronée, contribuant à l’image de rongeurs au comportement mystérieux et « sacrificiel ».
Pourquoi ce mythe persiste-t-il ?
Le mythe du suicide collectif des lemmings semble persister en raison de sa force symbolique. Ce récit, même inexact, reflète une image fascinante de la nature. Cette persistance est aussi due à des représentations culturelles, notamment dans les médias et la littérature, qui cherchent souvent à expliquer la dynamique naturelle par des récits dramatiques ou surprenants. Ce qui nous apprend finalement à nous méfier des apparences et des interprétations simplistes de la nature.
Les lemmings, bien qu’anodins à première vue, illustrent la complexité des écosystèmes polaires et la manière dont les populations animales répondent aux variations de leur environnement.