Depuis plusieurs jours, la capitale libanaise est frappée par une série d’attaques aériennes menées par l’armée israélienne. L’objectif affiché par Israël est clair : éradiquer le Hezbollah, un mouvement chiite soutenu par l’Iran et présent au Liban depuis des décennies. Les événements ont pris une tournure dramatique ce lundi 30 septembre avec une frappe qui a touché le cœur de Beyrouth, une première depuis le début des hostilités. En parallèle, le Hamas a annoncé la mort de son chef au Liban, Fateh Charif Abou al-Amine, lors d’une frappe israélienne sur un camp de réfugiés au sud du pays.
Pourquoi Israël frappe-t-il le Liban ?
Israël intensifie ses opérations militaires contre le Hezbollah, un acteur influent du paysage politique et militaire libanais. La montée des tensions entre les deux parties s’est transformée en une véritable guerre, avec un bilan humain qui ne cesse de s’alourdir. Depuis le 23 septembre, plus de 1 000 personnes ont perdu la vie, principalement des civils, selon le ministère libanais de la Santé. Les frappes israéliennes ont également fait 6 000 blessés et provoqué le déplacement d’environ un million de personnes.
Pour Israël, l’objectif est d’éliminer les têtes dirigeantes du Hezbollah, notamment après la mort de Hassan Nasrallah, le leader emblématique du mouvement. Les frappes aériennes visent désormais des zones clés, y compris des quartiers résidentiels à Beyrouth, autrefois épargnés.
Une attaque d’envergure contre Beyrouth
Ce lundi, les habitants de Beyrouth ont été réveillés par les bruits sourds des explosions. Pour la première fois depuis le début du conflit, les frappes ont visé le centre de la capitale, touchant des infrastructures civiles et militaires. Selon une source sécuritaire libanaise, au moins quatre personnes ont été tuées. L’armée israélienne, de son côté, revendique l’élimination de « plus de 20 terroristes de différents grades » au sein du Hezbollah.
Cette frappe marque un tournant dans le conflit, qui jusqu’à présent se concentrait principalement sur la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah. La décision de frapper le centre de la capitale libanaise semble indiquer une escalade dans la stratégie militaire israélienne.
La réponse internationale : Deuil et diplomatie
Face à cette montée des violences, plusieurs pays de la région, dont le Liban, la Syrie et l’Iran, ont décrété plusieurs jours de deuil national. La mort de figures clés comme Hassan Nasrallah et d’autres dirigeants du Hezbollah a provoqué une onde de choc, notamment en Iran, principal soutien du mouvement chiite.
La diplomatie internationale tente de réagir face à cette situation explosive. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, est arrivé à Beyrouth ce dimanche, devenant ainsi le premier haut responsable occidental à se rendre au Liban depuis l’intensification des frappes israéliennes. Son programme comprend une réunion sur la situation des ressortissants français au Liban, un enjeu crucial alors que la France a déjà perdu deux de ses citoyens dans les bombardements.
Les conséquences humanitaires : Un pays à genoux
Le conflit a un impact dévastateur sur la population libanaise. Des milliers de civils se retrouvent piégés entre les bombardements et l’exode vers les pays voisins. Selon l’ONU, environ 100 000 personnes ont déjà fui le Liban pour se réfugier en Syrie. Les infrastructures essentielles, comme les hôpitaux, sont débordées, et l’approvisionnement en nourriture et en eau devient de plus en plus difficile.
La situation sur le terrain est dramatique. Des villages entiers ont été rasés dans le sud du pays, et les efforts humanitaires peinent à suivre le rythme des déplacements de population. Les routes sont encombrées par des familles cherchant désespérément un abri, tandis que les frappes continuent de s’intensifier.
Un avenir incertain pour le Liban et la région
Les frappes israéliennes contre le Hezbollah ne semblent pas prêtes de s’arrêter, et le Liban est désormais au cœur d’une crise régionale qui risque de durer. Les voisins du Liban, comme la Syrie et l’Iran, suivent de près les événements, tout en exprimant leur soutien au Hezbollah. En retour, Israël se montre déterminé à poursuivre son offensive tant que le Hezbollah restera une menace à sa sécurité.
La mort du chef du Hamas au Liban, Fateh Charif Abou al-Amine, lors d’une frappe israélienne sur un camp de réfugiés palestiniens, ajoute une nouvelle dimension à ce conflit. Ce décès pourrait bien intensifier la colère et la haine envers Israël dans les camps palestiniens, augmentant les risques de nouvelles violences.
Alors que la communauté internationale appelle à une désescalade, les perspectives de paix semblent éloignées. Le Proche-Orient, une fois de plus, est plongé dans un conflit dont les répercussions pourraient se faire sentir bien au-delà des frontières libanaises.